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« Ils ont interdit le petit prince, tout est dit ».

admin | 21 mai 2013

Paris-20130521-00460A propos de la mort de Videla, je publie ci-dessous ce texte écrit par quelqu’un que je ne connais pas personnellement, et que j’ai humblement traduit, parce que tout y est dit:
« Voilà le corps. Sans habeas corpus, voilà le corps. Quelques papiers et il est à vous. Amenez votre parent. Vous avez un corps. Vous pouvez constater qu’il se présente sans brûlures ni bleus. Nous aurions pu le frapper au moins…, nous n’aurions pas été quitte. Mais nous avons préféré ne pas faire, ce que ce corps, que vous allez enterrer, à fait de son vivant. Nous ne l’avons pas jeté d un avion, nous ne l’avons pas incité à parler à coups de gegene. Qu’il parle et dise, par exemple, où sont nos corps, ceux de nos camarades. Constatez qu’il n a pas été violé. Il n’a pas eu son fils sur son torse pendant qu on lui délivrait des décharges électriques. Nous ne l’avons pas fusillé pour raconter qu’il est mort lors d’un affrontement. Nous ne l’avons pas mélangé à du ciment. Nous ne l’avons enterré n’importe où avec la mention NN. Nous ne lui avons pas volé ses petits enfants. Voilà le corps. »  Jorge Kostinger, journaliste argentin né à Mar del Plata

Tout est dit, j’ajouterais juste que seule cette mort là, dans ces conditions là, pouvait m’apporter un peu de paix intérieure. J’aurais détesté que Videla meure comme Khadafi. J’aurais détesté qu’il meure comme Franco. Je n’ai jamais souhaité sa mort. Il a, ils ont, essayé de nous détruire. Nous c’est ceux et celles qui pensaient pas comme eux. Comme dirait ma fille « ils ont interdit le petit prince, tout est dit« .

La bombe qui a explosé a mon domicile ne cherchait pas seulement à faire peur. Elle visait à tuer. Ils ont essayé de nous détruire. En ont tué tant et tant, fait disparaître plus de trente mille êtres humains, plongeant leur famille dans une douleur incommensurable et éternelle.

Nous avons survécu. Mieux nous nous sommes reconstruits. Malgré eux, mais pas contre eux. Je n’ai pas de haine. Je ne suis pas soulagé que Videla soit mort. Je suis satisfait qu’il soit mort en ayant payé un acompte pour ses crimes, en étant privé de liberté, dans des conditions plus dignes que la moyenne des prisonniers argentins. J’aurais bien sur souhaité qu’il puisse aller en prison plutôt, je n’en veux même pas à Alfonsin ou Menem, mais je suis gré à Nestor Kirchner. Cela sera tout.

Tout est dit. Je refuse de consacrer plus de temps aux tortionnaires, comme à ceux qui sachant gardèrent silence. Mes pensées vont à nos morts, à ceux qui ont du vivre dans la clandestinité, à ceux qui ne supportèrent pas l’exil et mirent fin à leurs jours. Mes pensées vont à ceux qui ont résisté. En France plus qu’ailleurs, peut-être, on devrait me comprendre.

C’est parce que nous sommes vivants, parce que nous ne sommes pas comme lui, comme eux, que quand tout est dit, il reste quelque chose à ajouter, la pensée humaine n’est pas définitive.

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Ni perdon ni olvido : justicia! Encore, toujours, partout!

admin | 8 février 2013

Cela commence si souvent de la même manière. Un régime dictatorial tombe, la société vacille, toutes les forces hier réprimés espèrent l’avènement d’une ère nouvelle, les idées foisonnent, tant de choses enfouies, tues, enfin exposées à l’air libre. Une des naïvetés des démocrates est souvent en ces circonstances de penser que seuls les amoureux de la liberté, de la démocratie, sont portés par l’espoir.

D’autres voient en ces moments de « relâchement » l’occasion de prendre un pouvoir absolu qu’ils n’ont honni que parce qu’ils ne l’exerçaient pas eux mêmes. L’occasion d’imposer leur « vérité », parfois « leur » Dieu, toujours leurs intérêts.

Sans scrupule aucun ils font mine de s’enivrer du parfum de la liberté, mais calculent déjà combien il leur rapportera une fois mis en bouteille et vendu exclusivement à l’exportation, le peuple n’étant pas assez mur pour s’y adonner sans s’y perdre.

Avant même d’en user, ils abusent de cette liberté, pour refuser telle pièce de théâtre, tel tag sur un mur, ils organisent le désordre permanent pour mieux justifier leur recours aux milices, groupes para-armées pour le rétablir. L’escalade enclenchée, ils sont convaincus de vaincre à la fin. Après les « troubles », les menaces sur les murs des écoles, puis les attentats, les assassinats. ils savent qu’ils trouveront forcement  « en face » des groupuscules pour « jouer » leur morbide partition.

On est ainsi fait, chaque fois qu’un démocrate meurt assassiné, je repense à la triste Histoire de mon pays, qui entraîna ma petite histoire dans ce sanguinaire Maelström… cela me fait penser combien il est urgent de finir la traduction des éléments de réponse que m’apporta mon frère à ce post : Ni perdon ni olvido : Justicia.

L’Argentine en est sortie de la spirale infernale de violence, à quel prix? Plus de 30 000 disparus, je ne sais combien de prisonniers politiques traumatisés à vie, exilés de « l’intérieur » et à l’extérieur. un pays saigné, hanté de démons, où le populisme est durablement banalisé. Cela commence toujours par quelques graffitis menaçant sur une école, des ligues diverses et avariées constituées de « bons » citoyens, puis un premier assassinat.

Mais la suite n’est pas écrite d’avance, elle dépend de la mobilisation de chacun, de la prise de conscience d’un peuple, mais aussi des choix des peuples amis, de leur capacité à prendre quelques risques pour préserver la démocratie et la liberté, si chèrement acquises, et ne pas verser dans un attentisme de bon aloi, « histoire de voir comment tournent les événements ».

Le vrai visage des criminels d’aujourd’hui n’est pas celui d’un Dieu ou d’un prophète, pas davantage, que les curés qui assistaient hier au séances de torture des militaire argentins avaient quoi que ce soit à voir avec la vierge de l’autel du jardin de ma grand-mère, qu’elle priait tous les jours. Ce sont tous des bruns, des chemises noires, sans foi ni loi autre que celle de leur soif de pouvoir absolu. Soutenons les démocrates épris de justice et ne nous trompons pas ici, confortablement installés en région parisienne, de combat, tels les calamiteux « guignols » de canal + prompts à jeter de l’huile sur le feu sous prétexte d’humour, espérant en réalité faire le buzz. Je pleure aux cotés de mes amis tunisiens, des larmes qui viennent du fond de mon histoire, je souris à l’avenir du peuple Tunisien, car ce sourire est l’expression de mon internationalisme, et de mon engagement anti-fasciste. Des mots désuets? C’est vous qui voyez, mais nul ne pourra dire qu’il ne savait pas de quoi l’odieux crime du 06 février était l’annonciateur.

 

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Argentine, démocratie, dictature, Tunisie
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Inquiétude

admin | 29 octobre 2010

Nestor Kirchner, l’ancien président de la République est décédé. C’était le huitième président de la République depuis le rétablissement de la démocratie et l’accession au pouvoir de Raoul Alfonsin, décédé en mars 2009

Il avait 60 ans. Il était l’époux de l’actuelle présidente de la République et envisageait de se présenter en 2011.

Je suis trop loin de la vie politique argentine. Je ne vote jamais, là-bas. Je n’ai donc pas voté pour lui. Cela va peut-être changer, je me sens arriver le courage de remettre les pieds à l’ambassade argentine, en ces temps troubles, ou la nationalité préoccupe tant les esprits européens, il est prudent d’envisager d’avoir plus d’un passeport dans son sac.

Si la tristesse et la gratitude dominaient à l’annonce de la mort du président Alfonsin, cette fois-ci tristesse et inquiétude occupent mon esprit. Tristesse de voir un homme engagé, militant, aux convictions et à la détermination forte quitter la scène politique, tristesse pour ses proches. Tristesse pour le peuple argentin qui l’a élu, et pour ceux qui s’étaient d’ores et déjà engagés pour sa réélection. Inquiétude pour l’avenir d’une démocratie fragile qui n’est pas totalement en état de gérer l’inattendu. Je ne sais d’ailleurs pas si ma tristesse n’est pas surtout le fruit de cette inquiétude.

Parmi la longue liste d’anciens présidents argentins encore en vie, peu susciteront à leur disparition ce sentiment chez moi. Non pas que je souhaite leur mort. Je suis contre la peine de mort. Pour toute être humain. Qu’il ait commis les pires atrocités, délibérément ou pas, ou qu’il ait juste failli à sa mission, je ne souhaite la mort de personne. S’ils ont commis des crimes ils doivent payer par la privation de liberté, et par l’opprobre publique. Je pense là, à Videla, Saint-Jean, Bignone, ayant dirigés la dernière dictature qu’a subit l’Argentine. Pour les autres, ceux qui furent élus, et dont je conteste les politiques ou les propos, c’est au peuple qui les a élu de tirer le bilan. Pour être concret, je ne pleurerai pas la mort de Menem. Je ne m’en réjouirai pas particulièrement non plus. Je ne rendrai pas d’hommage hypocrite, mais respecterai le deuil de ses proches.

Ce qui est valable pour les politiques argentins l’est aussi pour moi en France. En démocratie l’affrontement politique n’a de sens qu’entre vivants. Lorsque la mort survient, il appartient aux historiens de faire leur œuvre. Et aux survivants de ne pas ajouter de la douleur à celle éprouvé par les proches, par des propos ou des attitudes indignes, qu’ils n’ont pas su tenir quand il était temps.

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Alfonsin, Argentine, Deuil, Kirchner
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C’est la faute à Voltaire

admin | 20 avril 2010

Lorsque je publiais mon précèdent Post le 16 avril « LE nuage » avait déjà plaqué au sol l’aviation européenne. Ma nièce se trouvait alors au Portugal. Elle était sensée rentrer le 18 sur Paris pour repartir le 20 avril en Argentine nous ne nous inquiétions pas vraiment. Nous nous résignions plutôt. Les Ferrari et l’aviation c’est une vieille histoire de désagréments. Encore que si ma mémoire familiale n’est pas défaillante, mes parents eurent aussi quelques problèmes avec le bateau d’une traversée Europe – Argentine. Jamais de drame, juste des contre-temps, une belle école de patience.

Au final après avoir un peu galéré, ma nièce devrait bien décoller ce soir mais directement de Madrid, sans que je l’ai beaucoup vu durant son séjour européen.

Et qu’a à voir Voltaire avec tout ça? Lisbonne et colère de mère nature évidemment. Et cette fois FF prend donc le soin de lire la meilleure partie du billet, celle écrite par ce géant, tu y trouveras bien plus de plaisir que tu ne veux l’admettre 😉 Cet été nous marcherons sur les traces de Candide à Cadix… d’où il embarqua pour… Buenos Ayres…

Je ne résiste à reproduire les 5 chapitres concernés de Candide en Français et en Espagnol, même si il faut les lire et relire en entier: Texte intégral disponible sur : sur Google books ou pour les ennemis de Google sur In libro veritas et en castillan Ciudad Seva

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Argentine, aviation, Cadix, Candide, Eyjafjöll, Lisbonne, Madrid, nuage, tremblement de terre, Voltaire
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de l’Eglise catholique apostolique romaine

admin | 15 avril 2010

Ces derniers jours le très saint Père et à travers lui toute l’église catholique apostolique romaine est l’objet des plus virulentes attaques. Les faits reprochés à quelques prêtres, à quelques évêques sortent de toutes parts, partout soudain on se met à fouiller et à trouver des liens entre nombre de ces religieux incriminés et celui qui fut le cardinal Ratzinger avant de devenir pape.

Je ne suis pas un grand adepte des théories du complot, et étant qui plus est parfaitement athée mais gardant respect et compréhension pour ceux qui croient en un ou des Dieu(x), je n’ai pas non plus pour habitude de m’immiscer dans leur modes d’organisation, dans leurs débats vestimentaires, m’exprimant en général que lorsque la religion sert d’alibi ou de complice aux ennemis de la démocratie, des droits de l’homme ou prétend nous dicter qui nous devons aimer ou pas. Mon propos n’est donc pas d’accabler ici cette si vénérée institution en rappelant le rôle de la  hiérarchie catholique durant la dictature argentine assistant les militaires lors des séances de torture ou participant à l’enlèvement des enfants des « rouges » . Non tel n’est pas mon propos.

Ce qui motive ce billet, c’est ce commentaire laissée par une personne que j’estime sur facebook, indiquant que l’Église catholique est bien mal en point « aujourd’hui« .

Nous sommes nombreux je pense de ma génération à avoir été contraints de lire « Les confessions » de Jean-Jacques Rousseau. Par chance j’avais lu le tome 1 des confessions avant le diktat professoral (je n’ai du coup jamais lu le tome II me contentant des résumés et fiches en vente en librairie). L’ayant lu de mon propre cher, il m’impressionna fortement. Au point de mettre ce matin moins de 5 minutes à retrouver le passage que la réflexion précédemment évoquée m’avait remémoré. Une fois le passage trouvé il fut aisé sur internet de repérer un site  (en l’occurrence http://www.lettres.org/confessions/confessions.htm) m’épargnant de retaper le dit passage. Afin d’éviter tout malentendu je cite large pour ne pas être accusé de replacer hors contexte l’extrait que vous trouverez en gras le passage gravé dans ma mémoire. Ce passage est bien connu, je ne prétends à nulle découverte. Je rappelle que les événements décrits se passent en 1728 (JJ Rousseau à 15/16 ans) :

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Argentine, Benoit, burqha, dictature, église, foi chrétienne, inquisition, papauté, pape, pédophilie, réligion, Rousseau
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Abstentionniste – préambule

admin | 12 avril 2010

Je l’avoue.

Je suis un abstentionniste. Chronique même. Depuis que j’ai recouvré mes droits civiques en aout 1994 je n’ai jamais voté. Même lorsque mon frère participait activement aux élections allant jusqu’à être candidat je ne suis pas allé voter.

Ni aux élections locales, ni aux élections nationales. Jamais.

Pourquoi? Parce que je ne me sens pas concerné? Bien sur que si!

Parce que l’offre politique ne me satisfait pas? Certes. Mais ce n’est pas l’élément principal.

Parce qu’une voix de plus, une voix de moins, ça ne change pas grand chose…? ce n’est pas totalement faux, mais ce n’est pas encore ma raison.

Parce que c’est compliqué? Assurément, mais je ne me décourage pas facilement.

N’ai-je pas honte? Alors que des gens sont morts pour ce droit? Que des personnes ont été emprisonnées, furent exilées? Comment dire,…? C’est le cas de ma famille, et en quelque sorte de manière indirecte, c’est ma vie.

Je ne vote pas depuis que j’ai recouvré mes droits civiques en Argentine, parce que je n’y vis pas. N’y vivant pas, je n’aurai pas à assumer les conséquences de mon choix, et je préfère laisser décider de leur destinée celles et ceux qui vivent, et subissent ou bénéficient des politiques mises en œuvre.

Bien sur je m’intéresse à la vie politique de mon pays de naissance, je lis les journaux, lorsque je m’y rends une fois tous les deux/trois ans, j’échange pas mal et observe beaucoup, cette périodicité me permet de jeter un regard particulier sur les évolutions de la société argentine. Mais je ne vote pas.

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abstention, Argentine, droit de vote, Menem, vote obligatoire
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Impasse

admin | 31 mars 2010

J’ai fait l’impasse sur mon article annoncé pour le 24 mars sur la commémoration du coup d’Etat de 1976 en Argentine. J’ai eu beau essayer je n’y suis pas parvenu. Pourtant pendant deux ou trois minutes un article fut publié. Je l’ai relu. et « dépublié ».

Le syndrome du survivant est terrible. Au lieu de porter sa réflexion, son travail sur les coupables, sur ceux qui ont mis la démocratie, l’économie, la société argentine à terre en chassant, expulsant, torturant, tuant, faisant disparaître celles et ceux qui ne pensaient pas comme eux et faisant vivre tout le pays dans la peur, on porte en soi cette terrible douleur de s’en être si bien tiré… Je n’avais que huit ans, j’ai pu aller à l’école, écrire et téléphoner à mes grands parents, voir mes frères, jouer avec mes parents. Ils ont pansé (et pensé) tant bien que mal leurs plaies à l’abri de mon regard d’enfant pour m’épargner. Mais on ne peut tout cacher tout le temps.

Et si au fond ce n’était pas ce syndrome du survivant qui est à l’œuvre, mais juste le fait que nous sommes différents? Rendus différents par ce que nous avons vu et entendu?Différents de qui? De celles et ceux qui aujourd’hui encore disent que ce fut une sale guerre, mais une guerre nécessaire. Différents de ceux qui disent que le bourreau et la victime sont à renvoyer dos à dos.

Une différence qui fait que nous préférons aimer ceux qui pleurent un enfant, un petit-enfant, un parent disparu, aimer ceux qui ont enduré les interminables années de prison, de tortures, aimer ceux qui n’ont pas voulu voir cette énorme et atroce vérité en face, aimer ceux qui ont subi cet exil de l’intérieur plutôt que de nous nourrir de la haine que devraient nous inspirer ceux qui des donneurs d’ordres au dernier des exécutants ont établi et entretenu ce régime.

Nous préférons peut-être simplement pleurer nos morts et nos disparus au fond de nous et leur rendre le plus vibrant des hommages en vivant très fort, très intensément.

Je refuse de toutes mes forces laisser la haine me ronger. Je refuse de céder à la terreur éternelle de croiser demain celui qui en uniforme ou en soutane, avec des lunettes de soleil ou au volant d’une ford falcon fit tant de mal. Pour autant je veux que justice soit faite. Il n’est jamais trop tard pour rendre justice. Dans les tribunaux, mais aussi dans les livres d’école. Non que je revendique une histoire officielle, mais je refuse que soit encore et toujours enseignée uniquement l’histoire officielle écrite par les militaires ou par ceux qui eurent à cœur de vouloir, vite, très vite tourner la page, là-bas ou ici. Je me souviens en effet avoir passé il y a de nombreuses années le concours de rédacteur de la fonction publique (territoriale? d’État? du ministère de l’agriculture? je ne sais plus). Le sujet portait sur le devoir de pardon et d’oubli pour pouvoir établir une société démocratique après une période « sombre ». Je ne me souviens pas des termes. Je savais en voyant le sujet que c’était mal parti, je n’en fis pas moins le travail. Je n’eus pas le concours mais j’enrage de ne pas avoir pu récupérer ma copie. Il m’aurait été utile dans ma réflexion d’aujourd’hui, et si je n’étais pas fait pour être un fonctionnaire recruté sur de tels critères, le texte aurait assurément trouvé sa place dans ce blog. De manière générale je trouve plus que regrettable que l’on ne puisse récupérer de systématiquement son « œuvre », que ce soit les copies de bac, d’autres examens ou concours, même si j’en connais les raisons.

Mais pour revenir à ce 24 mars, à l’époque comme aujourd’hui, je pense toujours qu’un pays ne se reconstruit jamais sans s’appliquer cette devise :

Ni perdon, ni olvido: justicia!

NB: je me suis lancé dans un « vaste chantier » en vue d’un article sur l’abstention. Je suis preneur de toutes réflexions sur le sujet.

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Manque

admin | 23 mars 2010

Pas de billet depuis le 11 mars, même pas un seul entamé qui dormirait dans la rubrique brouillons, bien fournie ceci dit. Il risque d’en aller ainsi jusqu’au 08 avril lors de la fin du débat sur le projet de loi du Grand Paris au Sénat. Enfin si celui ci va au bout. En effet si on voulait croire aux sornettes de la majorité présidentielle qui essaye de faire croire qu’il ne saurait y avoir de conséquence nationale à un scrutin « local », donc si on croyait ces sornettes tout le monde devrait convenir que ce projet a été clairement mis en échec. En effet Valérie Pecresse en a fait son seul argument programmatique, et jusqu’au bout elle a affirmé que c’est pour en permettre la réalisation que le changement à la tête de la région s’imposait. Ce projet de loi est une machine de guerre contre la majorité régionale, le stif et la gouvernance de l’Île de France.

Mais je parie qu’il n’en sera rien, Blanc et consorts resteront droits dans leurs bottes en dignes héritiers d’Alain Juppé, et non fidèles à Nicolas Sarkozy qui en 2004 expliquait qu’il fallait tirer toutes les conséquences politiques d’un tel scrutin et laissait entendre qu’il fallait un grand remaniement et essayait de pousser le premier ministre Raffarin à la porte.

Ces archives vont évidemment circuler dans les prochains jours. Ce changement de comportement forcement affaiblira encore un peu plus l’image des politiques et fera grossir le rang des abstentionnistes.

Je reviendrai donc sur l’abstention, les tentations de rendre le vote obligatoire ou encore sur  le vote par l’Andalousie d’une loi sur le droit de mourir dans la dignité, après le 08 avril. Mais demain quoiqu’il arrive, je prendrai le temps d’écrire un peu sur cette journée, fériée en Argentine désormais, de commémoration du coup d’Etat de 1976 en Argentine.

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abstention, Andalousie, Argentine, blog, Christian Blanc, commémoration, coup'état, Grand Paris, Juppé, Raffarin, Sarkozy
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River Plate

admin | 8 décembre 2009

Je ne suis pas un passionné de football. Je ne connais pas par cœur les matches ni qui a marqué en quelle année ni à la combientième minute. Je ne sais même pas qui est en tête du championnat de France, ni d’Argentine d’ailleurs.  Cela ne tient pas la première place dans mes préoccupations, mais j’aime le foot, j’aime autant regarder ce qui se passe sur la pelouse qu’alentours.

Je garde, des rares fois où j’ai eu l’occasion de jouer au foot, de bons souvenirs. Je ne devais pas être bon, et de nombreux aléas ont conduit à ce que dans mon exil je n’acquière pas le minimum de savoir jouer que j’aurais acquis en restant en  Argentine.

En ces temps particuliers, où la France est interrogée (plus qu’elle ne s’interroge elle-même) sur son identité nationale, et où on supprime l’histoire-géographie de l’année terminale des études scientifiques du secondaire, je souhaite préciser à toutes fins utiles un ou deux détails, avant de poursuivre mon récit.

Je suis Argentin. Ma langue maternelle est l’Espagnol version argentine (un peu comme le québécois vis à vis du français en moins différent…). Mes plats préférés sont les empanadas, l’asado et une bonne salade de tomates avec beaucoup d’oignons. Mon vin préféré est le « San Felipe » pour la bouteille, n’importe quel vin argentin ou espagnol avec de l’eau de seltz pour la soif. Mes sports préférés sont le Polo (parce qu' »on » a souvent battu les anglais jusqu’en 1998, depuis c’est le Brésil et le Chili qui dominent ), le Pato (horse-ball en « français » :-)) et le football. Je suis donc Argentin. A l’âge de huit ans, après qu’on ait arrêté mon frère, mon père, qu’on ai subit un attentat à la bombe alors que nous étions ma mère et moi au domicile familial, nous avons quitté l’Argentine. Mon frère et mon père ayant « bénéficié » d’une loi qui permettait de transformer une peine de prison politique en exil à vie, pourvu qu’un pays vous réclame sont partis en Allemagne!! Nous étions encore en « démocratie » des lois s’appliquaient donc. Une fois mon frère et mon père partis pour l’Allemagne, ma mère « décida » de quitter à son tour le pays, avec moi. Se résignant à laisser ses parents et son autre fils, âgé de 21 ans, actif politiquement et déterminé à rester s’occuper de ses grands parents et du pays…

Me voici à Heidelberg. Ce furent pour moi d’heureuses années, grâce aux sacrifices de mes parents, de ma mère en particulier. Mes frères me manquaient sûrement. L’ainé, que je n’avais vu depuis un certain temps et pour cause, mais que je ne vis pas davantage par la suite et qui dans mon imaginaire ressemblait à Lucky Luke, et devait certainement s’absenter pour aller faire justice.

Puis parce que ma mère ne supportait pas l’Allemagne – je crois – nous partîmes à Toulouse. Ma mère n’y rencontra pas davantage le bonheur. Moi je ne fus pas plus malheureux qu’un autre adolescent étranger arrivé dans cette France de la fin des années 1970. Mes parents dûrent se battre pour pouvoir m’inscrire dans le collège public, moi le métèque. Je dus pas mal bastonner à la récrée, et subir toutes sortes d’humiliations de quelques professeurs, des pions  et du conseiller d’éducation.

Passons sur tout ça, disons juste que ce n’est pas le fait d’une intelligence supérieure si je n’étais pas surpris quelques années plus tard des scores de Le Pen. Juste que, ces 10 à 15% de français, je les avais rencontrés, entendus et vus à l’oeuvre plus d’une fois.

A 18 ans, en 1985, mon père remplit à l’insu de mon plein gré les papiers pour ma demande de nationalité française.

Mon père se voyait refuser une première fois la naturalisation. Lui qui avait interdit qu’on parle espagnol à la maison, nous interdisait de boire du maté au balcon. Buvait du vin français, allait voir le tour de France passer, achetait sa baguette en revenant du PMU.

Lui aussi avait subi et subira d’autres humiliations. Mais il devint Français, sous Pasqua, comme moi.

Je suis Argentin. Je mourrai argentin. Et on dispersera mes cendres sur les Andes. La moitié de mes cendres.

Parce que l’autre moitié on la dispersera là où ma femme et ma fille décideront. Parce que si je suis devenu Français, je ne le suis pas devenu par décret.

1986, décembre.  Malik Oussekine dans cette nuit du 06 au 07 décembre fut assassiné par des forces de l’ordre décomplexées par les propos de ministres et d’ éditorialistes. J’étais alors devenu membre du bureau de la coordination nationale étudiante. C’est en battant le pavé qu’intervint ma première prise de conscience d’appartenir à ce pays, et d’avoir envie et légitimité à me battre contre ceux qui le déshonorent. Ce sentiment qui depuis a grandi dans mon cœur, à force de rencontres, de lectures, de combats communs, est aujourd’hui incarné par ma fille, descendante d’un franco-argentin et d’une franco-italienne  et ce sentiment nul décret ne viendra l’extirper.

Mais Besson de digresser et  revenons au football. Ce qui me fascine dans le football, outre d’y jouer, c’est ce qui l’entoure, ce qu’il suscite. Alors règle numéro un, il faut être un supporter. Il faut choisir son camp. Et ça j’adore. En effet n’est-ce pas passionnant de voir des personnes aimant quelque fois le foot, y jouant vraiment, supporter une équipe au travers de décennies contre vents et marées, quelque soient les joueurs, l’entraineur, ou les financiers et en entendre certains me dire que je ne suis pas très objectif en politique?

Alors dans chaque pays, j’ai mon équipe. Boca juniors en Argentine, comme ma mère et mon frère (celui qui est resté là-bas). Mon père et mon frère ainé sont supporters de Racing, la « Academia ». Pas de supporter de River chez nous… j’y reviendrai.

En Allemagne c’était le FC Köln, je ne sais plus bien pourquoi, mais toujours est-il qu’en 1978, la troisième année ou je le supportais le FC Köln fit selon wikipédia sa « meilleure saison de l’histoire du club qui réalise le « doublé » (championnat et coupe) »… ce désir de s’intégrer est une sur-vérité assurément.

En France ce fut plus compliqué. Au début c’était simple: je vivais à Toulouse, je supportais le TéFéCé. Mon éloignement de Toulouse coïncida avec son déclin. Mais aussi avec mon moindre intérêt pour le football. En m’installant dans l’Yonne je me mis à supporter  l’AJ Auxerre de Guy Roux. Et puis ayant du reprendre mon balluchon, je cessai à nouveau de suivre le foot.

Enfin me voilà en région parisienne depuis suffisamment de temps pour faire mon choix. Le PSG, c’est comme River Plate, c’est juste pas possible. Ce sera donc l’OM. Il aura suffit d’un supporter qui a su me donner envie!

Et pour la coupe du monde, alors? Parce que, et ça n’a rien d’original, tous les 4 ans, le gamin passionné de foot reprend possession de mon esprit, je supporte d’abord l’Argentine, et n’en déplaise à beaucoup, y compris et peut-être même surtout avec Maradona comme entraîneur. Et j’aimerai qu’ils gagnent, pour que les journalistes sportifs argentins aient encore un moment de bonheur.

Ensuite? L’Italie, puis la France, puis l’Espagne, puis le Brésil (oui je rappelle que ma grand-mère est né dans les eaux territoriales Brésiliennes), bon et sinon il restera toujours l’Allemagne. Voilà, voilà, si avec ça je suis pas en demi-finale, c’est que la coupe du monde est truquée… 🙂

Mais revenons à River Plate et à l’élection par les associés du club du nouveau président du club. Il y a eu vote, tricherie avérée, on a recompté, on a obtenu un résultat inversé, on s’apprête à voir la justice s’en mêler.

Rassurez-vous, je ne me prends pas pour Pascal Boniface grand spécialiste de la géo-politique footballistique (mais pas que…) , ni pour Carlos Ferrari-Lopez qui officie parfois sur certaines radios, qui m’a transmis l’info. Allez les lire, ou les écouter si vous voulez des analyses sérieuses et documentées. Je me contenterai de comparaisons faciles que ce soit avec l’Irlande, le PS, les révolutions oranges, ou encore avec la première élection de Georges W. Bush junior.

Force est de constater que la contestation devient une règle, le doute est invoqué sur chaque résultat, la présomption de tricherie est installée. Et le réflexe de « il suffit de revoter » ou « de rejouer » s’installe. Discréditant encore un peu plus la solennité du vote et sapant un des fondements de la démocratie. Quand on voit les débats sur la main d’Henry, ou de Maradona, comment ne pas s’y intéresser, tant ils permettent de parler – pas trop sérieusement – de questions bien plus graves? Comment s’étonner que les politiques s’emmêlent?

Bon allez une petite partie de PES sur Wii s’impose

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