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Inquiétude

admin | 29 octobre 2010

Nestor Kirchner, l’ancien président de la République est décédé. C’était le huitième président de la République depuis le rétablissement de la démocratie et l’accession au pouvoir de Raoul Alfonsin, décédé en mars 2009

Il avait 60 ans. Il était l’époux de l’actuelle présidente de la République et envisageait de se présenter en 2011.

Je suis trop loin de la vie politique argentine. Je ne vote jamais, là-bas. Je n’ai donc pas voté pour lui. Cela va peut-être changer, je me sens arriver le courage de remettre les pieds à l’ambassade argentine, en ces temps troubles, ou la nationalité préoccupe tant les esprits européens, il est prudent d’envisager d’avoir plus d’un passeport dans son sac.

Si la tristesse et la gratitude dominaient à l’annonce de la mort du président Alfonsin, cette fois-ci tristesse et inquiétude occupent mon esprit. Tristesse de voir un homme engagé, militant, aux convictions et à la détermination forte quitter la scène politique, tristesse pour ses proches. Tristesse pour le peuple argentin qui l’a élu, et pour ceux qui s’étaient d’ores et déjà engagés pour sa réélection. Inquiétude pour l’avenir d’une démocratie fragile qui n’est pas totalement en état de gérer l’inattendu. Je ne sais d’ailleurs pas si ma tristesse n’est pas surtout le fruit de cette inquiétude.

Parmi la longue liste d’anciens présidents argentins encore en vie, peu susciteront à leur disparition ce sentiment chez moi. Non pas que je souhaite leur mort. Je suis contre la peine de mort. Pour toute être humain. Qu’il ait commis les pires atrocités, délibérément ou pas, ou qu’il ait juste failli à sa mission, je ne souhaite la mort de personne. S’ils ont commis des crimes ils doivent payer par la privation de liberté, et par l’opprobre publique. Je pense là, à Videla, Saint-Jean, Bignone, ayant dirigés la dernière dictature qu’a subit l’Argentine. Pour les autres, ceux qui furent élus, et dont je conteste les politiques ou les propos, c’est au peuple qui les a élu de tirer le bilan. Pour être concret, je ne pleurerai pas la mort de Menem. Je ne m’en réjouirai pas particulièrement non plus. Je ne rendrai pas d’hommage hypocrite, mais respecterai le deuil de ses proches.

Ce qui est valable pour les politiques argentins l’est aussi pour moi en France. En démocratie l’affrontement politique n’a de sens qu’entre vivants. Lorsque la mort survient, il appartient aux historiens de faire leur œuvre. Et aux survivants de ne pas ajouter de la douleur à celle éprouvé par les proches, par des propos ou des attitudes indignes, qu’ils n’ont pas su tenir quand il était temps.

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Alfonsin, Argentine, Deuil, Kirchner
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Golpe a golpe, verso a verso.

admin | 27 octobre 2010

J’ai commencé ce billet samedi 23 octobre, mais je n’ai pu le finir à temps. Je l’ai fini ce 27 octobre  en essayant de ne pas tenir compte de ce qui a pu se passer depuis.

« Ce soir on fête à la musardière un triple anniversaire. Celui de mon frère Carlos. L’ainé. Un des personnages récurrents de ce blog. Un de ses très beaux textes fut publié ici. Je le relis, à chaque fois que le moral – celui qui compte, le vrai, pas le politique – est un peu en berne, un peu nostalgique. Et surtout il a pris le relais de mon père, en lisant avec attention mes textes. Et parce que chaque génération apporte son amélioration, il va au-délà en commentant.

C’est aussi l’anniversaire de Thomas, le fils de ma chère et tendre, qui me subit depuis des ‘années.Qui a essuyé bien des plâtres, dont bénéficient ses sœurs. C’est le triste sort des ainés.  Il fête ses 20 ans. Mazette! Ses multiples talents, lui assurent certainement un avenir plein de petits et grands bonheurs. Il avance dans la vie sereinement, et cela fait chaud au cœur.

Tous les deux sont nés un 13 octobre. Mais les hasards du calendrier et des disponibilités font qu’on fête cela en ce 23 octobre, jour anniversaire de ce blog.

Ce blog est devenu un compagnon de route. Il est une variante de cet ami imaginaire que j’avais étant enfant. Depuis que j’ai entamé ma traversée du désert, il est là. Je passe moins de temps à y écrire que je n’ai pu le passer en réunions. « Andando », son nom, provient évidemment de ce poème de Antonio Machado, encore un leg de mon père, qui dit notamment: « Caminante, no hay camino, el camino se hace al andar » (« Voyageur, il n’y a pas de chemin, On fait le chemin en marchant »).

Gabriel Garcia Marquez dit dans le prologue des « douze contes vagabonds » : « le simple plaisir de la narration est peut-être l’état de l’homme qui s’apparente le plus à la lévitation. » Cela correspond parfaitement à ce que j’éprouve lorsque je me lance dans l’écriture. J’entre en un état second, avec un haut niveau de concentration qui me coupe du monde et me transporte dans cet ailleurs. Les nombreux articles restés inachevés, s’expliquent par une interruption, il m’est extrêmement difficile de retrouver l’état exact dans lequel j’étais pour poursuivre une écriture ainsi interrompue.  A moins de parvenir a surmonter cette difficulté, je ne serai probablement jamais apte à écrire un livre, tant il est improbable que je puisse rester en pareil état de concentration et d’indifférence au monde qui m’entoure pendant le laps de temps nécessaire.

A cela s’ajoute évidemment l’absence de talent littéraire, mais cela n’empêche ostensiblement pas la publication, quiconque feuillette les catalogues des éditeurs aura du mal à me contredire. Je n’ai nulle prétention en la matière, et n’y voyez pas de la fausse modestie. J’écris par besoin, par plaisir et pour transmettre. Je préfère encore parler, échanger avec des amis. Pour moi « l’écriture est », comme le disait (écrivait) Jules Renard, « qu’une façon de parler sans être interrompu ».

Et effectivement la personne à qui j’ai des choses à dire doit pouvoir me lire – écouter – sans m’interrompre. Parce que je n’écris que pour une personne, quoi qu’on ait pu croire. Pour toi mon Evita, pour que tu aies quelques éléments pour comprendre qui était ton père, si je n’avais le temps ou l’intelligence de te raconter de vive voix. Mais les autres, qui passez par là et m’aidez par vos commentaires, vos réactions, vos sourires, vos encouragements ou vos critiques, à vous qui inspirez ce blog au travers des conversations que nous avons le midi, ou à l’apéro, vous qui corrigez mes fautes orthographico-grammaticales. bref vous qui prenez un peu de ce temps si précieux pour m’aider à continuer à marcher, à seguir andando , et m’aider donc a faire grandir ma fille, à vous donc: Merci – Gracias; »

NB: CQFD, il m’a enfin été possible de retrouver l’état de lévitation après être – lourdement – tombé. On progresse 🙂

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Carlos Ferrari Lopez, Evita, Gabriel Garcia Marquez, Jules Renard, Machado, Thomas
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Faire feu de tout bois?

admin | 21 octobre 2010

Plusieurs de mes camarades reproduisent ces derniers temps un pamphlet de sauvegarde retraites sur les « retraites » des députés et versent dans un anti-parlementarisme bon teint.

Libre à eux de le faire. Mais qu’ils ne comptent pas sur moi pour m’esbaudir. La seule chose que je haïsse plus que le populisme et la démagogie de droite c’est lorsque la gauche – régulièrement – s’y adonne avec délectation.

Je rappelle donc à tous ceux et celles qui s’avèrent incapables avant de citer un article d’un site d’avoir la curiosité de cliquer sur la page d’accueil du dit site et de voir le reste de leurs publications que « sauvegardes retraites » mène depuis des années, campagne contre les retraites des fonctionnaires, les régimes spéciaux des cheminots et électriciens, contre les grèves! On me rétorquera qu’ils ont peut-être tort sur le reste mais pas la-dessus et que donc…

Il y a quelques années je ne sais plus qui avait dit si M. Le Pen affirme qu’il fait soleil, je ne vais pas dire qu’il pleut. Moi si Le Pen dit qu’il fait beau, j’ouvre la porte et je sors. Qu’il fasse beau ou qu’il pleuve je n’ai rien à faire dans la même pièce que lui.

Mais la question n’est pas là, car sauvegarde retraites, à l’instar du gouvernement dont ils trouvent la reforme trop frileuse, ment et manipule les chiffres, « révèle » partiellement des éléments et en occulte soigneusement d’autres. Bref fait de l’amalgame, de là désinformation.

Il y a beaucoup à redire sur le système démocratique français. Il y a un combat important à mener pour plus de démocratie, pour de véritables lieux de pouvoir, l’exerçant en transparence, et des lieux de contre-pouvoirs, indépendants et nécessitant autant de transparence.

Dans ce combat je préfère me trouver du coté de René Dosières que du coté de « sauvegarde retraites », du cri du contribuable, ou de « sos educations » ou encore de « Liberté chérie »

Pour ceux et celles qui ont la mémoire courte voici un extrait d’un article du Monde du 20 mai 2007, intitulé « écarts publicitaires » et signé de Véronique Maurus:

« […] une demi-page « sensible » publiée par l’association Sauvegarde-retraites le 28 mars n’a pas été visée par la direction de la rédaction [du Monde]. Comparant les droits des salariés du privé avec ceux des régimes spéciaux, elle était titrée : « Combien vous restera-t-il quand vous aurez fini de payer tous les avantages des retraités du public ? »

En pleine campagne électorale, cette publicité a provoqué un tollé prévisible. Non que ses données soient erronées. Vérification faite, elles sont extraites d’un rapport du Conseil d’orientation des retraites. Mais citées hors contexte et privées des nombreuses réserves exprimées par le Conseil (une page et demie), elles sont présentées de façon caricaturale. « G lobalement, une publicité a tendance à être provocatrice, explique Stéphane Corre, directeur du Monde Publicité. Si le message est mou, il passe mal. »

Mais, s’il est trop « dur », il passe difficilement aussi. « Je m’étonne que mon quotidien laisse passer ce qui peut s’apparenter à la dénonciation d’une partie des citoyens à la vindicte d’autres catégories de salariés, écrit Luc Lichtle (courriel). Que les fonctionnaires ou assimilés soient les boucs émissaires de beaucoup de maux de notre société n’a rien d’étonnant en ces temps de surenchères électorales. Mais le lire dans «mon Monde», sous forme de publicité, me sidère. (…) La régie publicitaire ne dispose-t-elle pas d’une charte déontologique ? »

Régine Sténuit (Paris), retraitée de France Télécom, souligne que la publication de cet encart lui « est apparue comme une véritable agression ! », de même que M. et Mme Lucien Thouvenot (Montrouge), lesquels jugent que « ce genre de torchon n’a que pour but de pousser à la haine ». « Ou est passée l’éthique de votre journal ? Toute publicité est-elle donc acceptable ? », renchérit Sandrine Paquelet, qui signe « une inspectrice du travail privilégiée ».

Les fonctionnaires ne sont pas les seuls à réagir. C’est au nom des principes que Michel Canonge (Martigues), « ingénieur retraité du privé », s’insurge : « Le débat nécessaire sur les retraites ne peut se limiter à cette communication partisane, s urtout dans un journal sérieux et, autant que faire se peut, objectif. Accepteriez-vous une publicité brute pour le Front national ? » Jean-Paul Bernard (Paris) parle, lui, carrément de « prostitution » : « A quand une publicité de l’«association pour le rétablissement de la peine de mort» ou de l’«association pour l’interdiction de l’avortement» ? »

Renseignements pris, l’association Sauvegarde-retraites, qui a acheté l’espace un mois à l’avance, pour 19 000 euros hors taxes, n’en est pas à son coup d’essai : son tableau comparatif a déjà été publié depuis deux ans, dans plusieurs journaux. Elle fait partie, comme Contribuables et associés ou SOS-Education, des partenaires affichés du mouvement Liberté chérie, qui prône un libéralisme extrême, à l’instar des néoconservateurs américains. Sauvegarde-retraites affirme être indépendante de tout parti et explique l’importance de ses moyens de propagande par ses 66 000 adhérents.

« Il faut de bonnes raisons pour refuser de vendre un espace à un client », plaide le directeur du Monde Publicité, soulignant qu’en l’occurrence « les informations, même présentées de façon caricaturale, étaient exactes ». Il n’empêche, mieux aurait valu différer après la campagne électorale, et surtout respecter les règles de consultation internes. »

A mes amis, mes camarades qui comptent mener bataille au cotés de cette officine je souhaite bon vent. A celui qui le premier succomba à la tentation mais rectifia le tir et regrettant que sa vigilance ait failli, une fois n’est pas coutume, mon engagement à continuer à lire attentivement sa prose, maintenant qu’il m’a promu au grade de Jiminy Cricket 🙂

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démocratie, Jiminy Cricket, Le Pen, Parlement, René Dosières, Retraites
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Manipulation

admin | 15 octobre 2010

En 1983 des étudiants sont entrés dans le lycée Raymond Naves de Toulouse pendant la recréation du matin et ont appelé avec des mégaphones a rejoindre le mouvement de grève des étudiants contre la réforme Savary des universités, abolissant notamment la sélection à l’entrée. J’ai écouté et je ne suis pas allé en cours, je suis allé à une « réunion d’information », une assemblée générale quoi, qui se tenait à l’université de sciences sociales. J’ai écouté encore. Puis je suis rentré chez moi. Le lendemain j’étais en cours. Je n’étais pas d’accord avec ce que j’avais entendu la veille. Je comprenais bien en revanche pourquoi ces jeunes gens étaient pour la sélection.

Mitterrand était président, la droite avait en ligne de mire Savary sur tous les fronts. Réforme des universités, et depuis 1982 elle attaquait les projets successifs de loi visant à mettre en œuvre une des 110 propositions, la numéro 90 si on en croit mes sources: « La création d’un « grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale », dit « grand SPULEN » ». Si la mobilisation contre la réforme universitaire fit flop, la droite trouvera avec le SPULEN (bien en deçà pourtant des objectifs de la proposition 90 de départ à force de réécriture et concertations) l’occasion de mobiliser. Durant tout le débat se multiplieront les manifestations aussi bien pour que contre le projet. Une  manifestation nationale « décentralisée » en faveur de l’école laïque se trouvera être ma première manif, la seule aux cotés de mon père.

Mais le 24 juin les partisans de l’école libre réunirent deux millions de personnes à Paris. 550000 selon la police. Des évêques, dont Jean-Marie Lustiger, Jean Vilnet, président de la Conférence des évêques de France, et Jean Honoré, apportent ostensiblement leur soutien aux manifestants. Simone Veil, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chaban-Delmas, mais aussi Jacques Chirac à la tête de la majorité du Conseil de Paris, défilent dans la rue, donnant à la manifestation un caractère politique. Jacques Chaban-Delmas évoque « une société totalitaire dont [les manifestants] ne veulent pas ». Je vous invite à regarder le journal du soir d’Antenne 2 de l’époque. Regardez bien les images, les arrières plans, la diversité des âges présents… Écoutez bien les commentaires sur les motivations de la manifestation. Je me souviens que pour réussir cette manifestation l’épiscopat, les mairies de droite, mirent des bus à disposition, si je ne m’abuse leur journée fut donnée aux élèves du privé qui furent conviés à se joindre au cortège.

Je n’étais pas d’accord avec eux. Mais leur mobilisation était réelle et massive. Le président Mitterrand en tira les conséquences le 14 juillet. il  annoncera le retrait de la loi. Savary démissionnera, Mauroy sera remplacé quelques jours plus tard. Voyez là encore le journal du 17 juillet.

Une défaite amère pour la gauche, en parallèle les divergences économiques font voler en éclat l’union de la Gauche. Longtemps – y compris au sein du PS – on reprochera le recul face à la mobilisation de la droite.

Il convient de s’en rappeler aujourd’hui. A la fois sur les suites à donner au mouvement, mais aussi pour relativiser le sempiternel discours entendu depuis 1986 dans la bouche de la droite sur le pouvoir de la rue, sur la jeunesse, sur les prises en otage des usagers, sur les manipulations, et sur la droiture dans les bottes.

François Mitterrand n’a pas eu besoin de jouer le pourrissement, d’exhiber les forces de l’ordre, ni de faire pression sur les médias. François Mitterrand présidait la France, Sarkozy dirige son camp.

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.ina.fr/images_v2/141×107/CAB01031750.jpeg&imgrefurl=http://www.ina.fr/video/CAB01031750/ja2-20h-emission-du-24-juin-1984.fr.html&usg=__fWsmlX7KdWJU55sebHsL_vPxFi8=&h=106&w=141&sz=5&hl=fr&start=8&sig2=wsbvg6RX3emoBvw_VUd7TQ&zoom=0&itbs=1&tbnid=Npizepc9OX4qoM:&tbnh=71&tbnw=94&prev=/images%3Fq%3D24%2Bjuin%2B1984%26hl%3Dfr%26gbv%3D2%26tbs%3Disch:1&ei=ixq4TN7OJ8fHswbf55SnDQ
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École, Grèves, INA, Laïcité, Manifestations, Mitterrand, Sarkozy, Savary
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Evidemment que c’est un salaud!

admin | 11 octobre 2010

J’ai reçu la semaine dernière la taxe d’habitation, je reviendrai sur le sujet pour dire deux ou trois mots de notre maire et du conseil général, mais je vais me concentrer sur les 121 euros de redevance télé qui l’accompagnent.

Je paye donc 121 euros par an en plus de mon abonnement internet pour recevoir la télévision publique. Abonnement internet qui devrait bientôt être surtaxé, à la veille du passage au tout numérique l’aubaine est trop grande et c’est évidemment la faute à l’Europe… (chez moi l’antenne TNT fonctionne pas quand un avion passe, ce qui est fréquent, et l’antenne râteau ne fonctionne plus depuis une fameuse tempête, donc offre triple play « obligatoire »…).

Je regarde très peu le service public de télévision. TF1, M6 et Paris Première se partagent mon temps de cerveau disponible. Grâce à la free j’enregistre la chaine que je veux voir le soir pendant une demi heure, avant de m’installer devant, lorsque arrive ce pourquoi ces chaînes existent je mets en accéléré et je me sens plus puissant qu’un Sarkozy, en supprimant la pub des chaines privées (c’est une autre rupture que celle d’appauvrir le service public de télévision quand même).

France 2 je l’admets fait d’énormes efforts pour imiter Tf1, mais bon elle a pas les moyens – malgré mes 121 euros – de se payer les séries que j’aime. Ces séries, qui vous permettent de stimuler votre nerf optique, vérifier que votre ouïe fonctionne plus ou moins bien (et moi je dois aller consulter) tout en réfléchissant au billet du lendemain sur son blog…

Bref je paye pour un service public dont je n’use qu’avec une extrême modération. Mais je ne me plains pas. Je ne cherche pas de moyen d’esquiver de dépenser ces 121 euros, et suis ravi de constater que mes collègues se délectent d’Arte. Je suis heureux qu’Arte existe – tant qu’on me force pas a regarder.

Pour ce qui est des informations, trois sources exclusives: le net, la presse et France-info avec parfois un zeste d’Europe 1.

Le journal de TF1 je ne m’astreins à le regarder qu’en période électorale, tout comme je lis les tracts de l’UMP ou du FN, pour savoir ce que la majorité essaye d’inculquer à la population. France 2 en revanche jamais. C’est un ersatz de TF1.

Pourtant grâce au net j’avais vu la « prestation » de Pujadas demandant à un syndicaliste de regretter les débordements violents intervenus dans une entreprise après l’annonce du plan de licenciement. Cette « prestation » fait l’objet aujourd’hui d’une polémique en raison du passage d’un documentaire dans lequel Jean-Luc Melenchon exprime des propos peu amènes au sujet de Pujadas.

Passage que j’ai modestement contribué à faire buzzer. En effet Jean-Luc y dit deux ou trois choses très justes, et reste – dans le pays où le président à lancé à un citoyen un retentissant « casse-toi pauv’con » – très correct. Je me suis demandé d’ailleurs pourquoi ce citoyen n’avait pas porté plainte  en diffamation contre le président… mais bon c’est un autre sujet, déjà abondamment traité.

Entendons nous, ce qui fait de Pujadas un « salaud » (moi aussi j’ai décidé de rester correct!) n’est pas le fait qu’il cherche à pousser dans ses derniers retranchements un syndicaliste, ni qu’il mette en avant les violences dont se sont rendus « coupables » des salariés!

Non ce qui est infâme, preuve d’une lâcheté sans limite, qui vaut que mes 121 euros j’ai envie de les donner personnellement à Pujadas et consort et pas en mains propres, c’est que jamais on a vu Pujadas interviewer un patron, un ministre, un président sur le même ton. Jamais on ne le vit user  de la même persévérance pour contraindre a avouer ses turpitudes à un puissant.

« Monsieur, vous licenciez aujourd’hui 4000 salariés, mais combien avez vous touché d’aides d’état? ou des collectivités territoriales? » « Allons monsieur, j’ai ici les chiffres, allez vous rembourser ces millions? » « Combien avez vous touché d’argent issu du fruit de ces 4000 salariés? Les choix stratégiques que vous avez fait ne sont pour rien dans cette catastrophe économique? pourquoi n’êtes vous pas vous même licencié? » « nous avons enquêté, monsieur, j’ai ici toutes les preuves, elles passent en ce moment à l’écran, comme quoi vous vous êtes versé des primes colossales à vous et à vos proches collaborateurs il y a encore 15 jours, vous ne regrettez pas? vous ignoriez la situation de l’entreprise? »

Non jamais on a entendu un présentateur du 20h heures parler comme ça à un patron, à un ministre, à un puissant! Le jour ou Pujadas parlera ainsi, fera enquêter avant d’interviewer un puissant pour ne pas le laisser dérouler les mensonges sans réagir, le jour ou France 2 diffusera des images d’un conseil d’administration en floutant les visages de ses membres, les présentera comme des délinquants, parce qu’ils auront décidé de licencier des milliers de travailleurs non parce que l’activité n’est pas rentable, mais parce qu’ils pensent qu’elle n’est pas assez rentable assez vite,  ce jour là je présenterai des excuses et je retirerai le mot salaud de ce blog. Peut-être me conterais-je de présenter des excuses si Pujadas transmettait les questions avant aux syndicalistes comme il le fait avec l’Elysée… Jean-luc, je sais pas ce qu’il fera, ça le regarde.

Mais jusqu’à ce que cela arrive Pujadas n’est qu’un prestataire de service public que je paye mais qui est aux ordres de l’Elysée.

Alors allez je m’en repaye un juste pour en avoir pour mon argent: « Pujadas salaud! »

Nb : j’ai hâte de voir le documentaire de Carles, aussi ai-je contribué (un petit peu) à sa production ici, et  je vais préacheter le dvd ici, ce qui m’évitera de le voir sur arte si jamais d’aventure ils le passaient, et je recommande aussi pour ceux qui l’auraient raté les échanges entre Montebourg et TF1

Nb 2: je suis après le premier jet de cet article tombé sur cette citation que je vous livre:

« Les uns qui se cacheront, par esprit de sérieux ou par des excuses
déterministes, leur liberté totale, je les appellerai lâches ; les
autres qui essaieront de montrer que leur existence est nécessaire,
alors qu’elle est la contingence même de l’apparition de l’homme sur la
terre, je les appellerai salauds » – Sartre

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France 2, Médias, Melenchon, Montebourg, Pujadas, Sartre, TF1
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Moral(es)

admin | 8 octobre 2010

J’ai le moral en berne. Le moral politique s’entend. Celui qui ne commande pas heureusement ma bonne humeur. Depuis des décennies je constate impuissant la méconnaissance patente des militants de gauche, dans leur immense majorité, pour ce qui se passe réellement hors de la métropole. Rarement un regard est porté sur ce qui se fait ailleurs, sur les expériences menées, les réussites ou les échecs, le contexte, … Les militants ont une excuse, ils manquent de temps entre leurs vies personnelles, professionnelles et le nombre et l’ampleur des combats à mener ici et maintenant. Mon parti a un secteur international qui pourrait aider en irriguant d’éléments nos fédérations et sections mais cela ne semble pas encore être la priorité.

Le plus énervant et démoralisant dans tout cela est de voir l’utilisation, en toute méconnaissance de cause, de ce qui peut nous parvenir aux oreilles de l’actualité internationale, comme argument ou contre argument dans le débat franco-français.

Ainsi à l’heure où j’écris se répand la nouvelle de l’abaissement de l’âge légal de la retraite en Bolivie. Elle passe de 65 à 58 ans. Évidemment, voilà tout désigné, en France et en Espagne le nouvel héros des militants anti-reformes de retraites. Excellente et indispensable reforme dans un pays ou l’espérance de vie moyenne était en 2008 de 65,7 années selon la Banque Mondiale et de 66,8 selon … la CIA!  Espérance de vie réduite à 64,2 pour les hommes. Bolivie où le pourcentage de plus de 65 ans est de 4,5% de la population soit 420000 personnes en 2010, l’âge moyen y est de 22,2 ans! Cette reforme prend en compte la pénibilité notamment pour les mineurs de fond… ils pourront partir a 56 ans, et les années travaillés après 51 ans compteront double. Le secteur minier étant extrêmement important en Bolivie depuis l’arrivée des espagnols, cette mesure n’a rien de symbolique.

Bravo Evo Morales pour cette réforme juste, et il est fort à parier que les travailleurs boliviens devront mener bien des batailles dans les décennies à venir pour que la reforme ne soit mise en cause. Je dis bravo parce que je suis un sale réformiste. Si j’étais un vrai révolutionnaire je ne manquerai de dénoncer cette mesure démagogique et sans portée. En effet l’espérance de vie d’un mineur en Bolivie est inférieure à 45 ans. En conséquence très peu atteindront les 51 ans pour voir leurs années de travail compter double, et encore moins parviendront à toucher au moins un mois de retraite.

Alors de grâce, chers camarades, chers amis: un peu de décence. Venir comparer cette mesure bolivienne avec ce qui se passe en Europe est – je pèse mes mots – indécent. Pire c’est pour n’importe quel citoyen un peu censé un argument choc facile a retourner et contraire à notre défense de la retraite. Si le cadre de référence de la pénibilité est le travail dans les mines boliviennes, je ne connais heureusement pas beaucoup de métiers en Europe qui rentreront dans les critères. Si la question est démographique, c’est à dire un âge de départ à la retraite de 10 % inférieure à l’espérance de vie à la naissance, l’âge de la retraite devrait en France être fixée à 73 ans. Après tout il n’y a pas de raison que la droite se montre plus intelligente que nous et fasse la fine bouche et n’use de tels arguments!

Le combat pour les retraites en France est légitime au vu des gains de productivité, du taux d’emploi des « seniors », du chômage des jeunes, etc. Il correspond à un choix de société où le travail rémunéré n’est pas l’alpha et oméga du vivre ensemble. Il est inutile d’aller chercher un des pays les plus pauvres du monde comme alibi.

Soyons dignes, battons nous pour que la gauche revienne au pouvoir et soit majoritaire en Europe, pour qu’une politique de soutien active se mette en place vis a vis des gouvernements qui améliorent les conditions sociales et démocratiques dans leur pays et cela sans s’octroyer un droit d’ingérence…  on peut rêver, non?

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Banque Mondiale, Bolivie, Cia, Evo Morales, Retraite
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