Se remettre dans le bain
admin | 4 novembre 2012Je n’étais pas mécontent de moi hier soir en parvenant a reconnecter un des deux serveurs et en rendant « suffisamment » accessible, pour y récupérer les données stockées le second, faute de le rendre opérationnel. J’ai retrouvé l’espace de quelques heures les sensations éprouvées lorsque j’étais administrateur réseau, face à un bug, une panne, une mise à jour foireuse, aux cotés de mon ami, hélas perdu de vue depuis, Yves Lemal. Que des nuits, des week-ends passés a tout essayer et chercher la solution, tout en s’ingéniant à trouver un plan B pour que les utilisateurs soient le moins pénalisés possible, voire ne s’aperçoivent de rien. Souvenir de cette montée d’adrénaline (enfin je suppose, mes cours de bio sont bien loin) lorsqu’on bascule du plan B vers le réseau, millisecondes durant lesquelles on regrette non seulement d’être athée mais surtout que le panthéon grec n’ai pas prévu un dieu de l’informatique.
Puis je suis revenu à la réalité, 7 heures écoulées, coupée de l’humanité en tête à tête avec la machine, et me revient aussi le souvenir de ce qui m’a conduit à quitter ce monde froid, dans lequel tout le monde trouve normal que ça fonctionne sans se poser la question de l’investissement que cela implique. Constat aussi qu’une période est bien finie dans ce domaine…. celle de ceux qui vivaient cela en pionniers et pour qui chaque bug était un fascinant problème à résoudre, celle de la soif de pousser la frontière de ses connaissances et de ses savoirs faire un peu plus loin, celle où un étudiant en histoire pouvait se retrouver administrateur réseau avec pour seul diplôme sa passion transmise à l’époque du collège, au début des années 1980 par ses voisins, deux heureux possesseurs de micro-ordinateurs, que je ne nomme pas ici notamment parce que l’un des deux, spécialiste de la Réalité Virtuelle, m’impressionne par sa force à échapper aux incarnations de big brother que sont facebook, googgle et autres yahoo. Qu’ils soient toutes fois ici une fois encore remerciés.
En ces débuts des années 80, en marge absolue de l’école j’attrapais les deux virus qui me permirent d’assurer mes 83 trimestres de cotisations retraites: le militantisme et l’informatique. A cette époque là je lisais et écrivais beaucoup… même si rien ou presque ne survécut de ce que je pus produire à l’époque.
D’une part parce que contrairement à mon père, à cet âge là je considérais les livres comme quelque chose de sacré et me gardais bien de les corner, encore moins de les annoter. Quand à ce que je pouvais écrire à l’époque, ma quête de la perfection et mes complexes m’amenèrent à détruire la quasi-totalité.
Les livres qui échappèrent à cette règle sont peu nombreux, et sont clairement ancrés dans ma mémoire, comme probablement l’est tout sacrilège commis par un être se voulant profondément pieu. De l’un d’entre eux est extrait ce passage :
« A travers toute l’Amérique métisse, la position sociale se confond avec la hiérarchie ethnique, non parce que la couleur constitue une barrière sérieuse ou un lourd handicap mais parce que les Blancs, soit position historique dans un continent qu’ils ont fait leur, soit en raison de quelque supériorité réelle, ont séculairement occupé les positions les plus désirées. »
Et puisque avec mon ami Pierre-Yves Schanen nous devisions récemment de la nécessité, ou pas, de citer les auteurs d’une citation, je déroge à mes principes évoqués lors de mon premier post, et vous livre celle-ci anonymisée. Évidemment vous pouvez tricher et googeliser et vous tomberez sur une référence exacte. Vous pouvez aussi indiquer quels mots furent soulignées avec rage par le jeune Luis Ferrari âgé de 18/19 ans, dire l’auteur, et à quelle période cela fut écrit, et éventuellement réédité avec l’accord de l’auteur. Vous pouvez aussi patienter jusqu’à mon prochain billet. 🙂
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