Ni perdon, ni olvido : justicia
admin | 22 juin 2011Depuis ce 07 juin 2011 évoqué dans mon post de hier, malgré un emploi du temps professionnel quelque peu chargé, je repense, avec un nouveau regard à cet événement de mon enfance. Comme si je me réappropriai ce moment, que jusque là j’avais approché de manière un peu extérieure. Pour la première fois je me suis interrogé sur les personnes qui avaient posé la bombe. Quel âge avaient-ils. Militaires, policiers ou paramilitaires? Bêtes et disciplinés ou idéologues actifs? Comment établissaient-ils les listes des attentats? Comment déterminaient-t-ils la nuit du passage à l’acte? Comment établissaient-ils la puissance de la bombe? Avec quel objectif? Faire beaucoup de bruit? Faire beaucoup de dégâts pour faire peur au voisinage et rendre notre vie impossible dans le quartier? D’où provenaient les explosifs? Savaient-ils que mon frère ne dormait pas là? Savaient-ils qu’il y avait un enfant dans la maison? L’ignoraient-ils ? Connaissaient-ils les lieux? Le plan de la maison? D’ailleurs les premières perquisitions étaient-elles intervenues avant, ou après? Etait-ce-ce des militaires, des policiers, que je « vis » dans la maison…. et d’ailleurs de toutes les images qui me sont revenues assurément la plus contestable est celle des gens en uniformes que j’aurais vu. Je sais avoir entendu ma mère dire que les « milicos » étaient arrivés avant même qu’elle atteigne le rez-de-chaussée… mais les ai-je réeellement vus ?
Toutes ces questions resteront sans réponse. Il n’y aura pas de traque, pas de procès pour ceux qui ont agit cette nuit là. En tout cas pas pour ce fait là. A ma connaissance du moins, le travail pour faire triompher la justice, pour connaître les coupables et les responsables s’est concentré sur la dictature, après le coup d’état. Celle qui entraîna une répression forcenée et massive. Le travail préparatoire, de pré-terreur, est je crois passé un peu au second plan.
Comme je l’écrivais il y a a un peu plus d’un an (Impasse) évoquant le 24 mars 1976, jour du coup d’état militaire : « Je refuse de toutes mes forces laisser la haine me ronger. Je refuse de céder à la terreur éternelle de croiser demain celui qui en uniforme ou en soutane, avec des lunettes de soleil ou au volant d’une ford falcon fit tant de mal. Pour autant je veux que justice soit faite. Il n’est jamais trop tard pour rendre justice. Dans les tribunaux, mais aussi dans les livres d’école. » J’ajouterai juste dans l’énumération « celui qui nuitamment posait des explosifs »…
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