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Science et charité (II)

admin | 12 avril 2020

« À seulement 15 ans, Picasso entreprend cette grande composition ambitieuse comme le point culminant de ses études universitaires, en fait menées par son père, José Ruiz Blasco. Celui-ci, admiratif, dira qu’il peut désormais poser ses pinceaux. Le tableau témoigne de l’état d’esprit de la seconde moitié du 19ème siècle, à la fois pour son sens philanthropique et son intérêt pour le progrès scientifique.

Ce grand tableau de composition classique, est structuré en fonction de l’étroitesse de la pièce, par le traitement de la lumière et le style chromatique.

José Ruiz Blasco, le père de Picasso, sert de modèle au médecin. Une mendiante avec un enfant a été embauchée pour 10 pesetas. Ils servent de modèles pour la femme malade et l’enfant. Picasso utilisait probablement pour la religieuse une adolescente vêtue d’un costume de l’Ordre de Saint-Vincent de Paul, prêt de Josefa González, un ami de son oncle Salvador qui vivait à Barcelone à cette époque.

Cette œuvre monumentale reçoit une mention d’honneur à l’Exposition générale des beaux-arts de Madrid au printemps 1897 et la médaille d’or à l’exposition provinciale à Malaga. Elle a joué un rôle déterminant dans l’histoire de la peinture hispanique universitaire en tant que consécration du réalisme pictural et par son thème social archétypal par opposition aux compositions historiques. »

Voici le commentaire du tableau que l’on trouve sur le site du ciné club de Caen.

Rien que ce tableau justifiera après tout ça, un voyage dans cette ville que pourtant je n’aime pas: Barcelone ou le tableau fait partie de l’exposition permanente du Museu Picasso de Barcelone. Je rêve d’aller m’y asseoir et le contempler. Essayer en vain de retrouver ce sentiment unique qu’il m’inspira la première fois.

Que ce serait-il passé si Picasso n’avait été encouragé par son père? Encouragé. Oui que serait-il advenu de Picasso, si son père ne lui avait donné le courage, et les moyens de se surpasser, d’aller aux limites de lui-même?

Que se serait-il passé, si Picasso n’avait pas eu pour passion quelque chose qui passionnait son père?

Cette réflexion fit partie des centaines de questions que souleva ce tableau en moi. En réalité, probablement, ce tableau ne fit-il que me permettre de fixer ma pensée à ce moment là. Je venais alors dans ma vie personnelle de sauter, une nouvelle fois, dans le vide. Je remettais en cause pour des millions de raisons ma manière d’être père. Quelques mois plutôt, un électrochoc s’était produit. Je devais tout revoir de fond en comble. Je devais décider de faire confiance et d’encourager au lieu d’imposer et feindre de savoir.
Être père ce n’est pas fabriquer un clone. Être père c’est encourager. « Alentar ». Ethnologiquement probablement , « alentar » voudrait dire « donner de l’air, de l’oxygène ».

Au mois de mai, quand je me plantais devant ce tableau, je venais d’ emménager à Paris, dans deux fois plus petit, pour deux fois plus cher, avec ma fille, dans l’espoir encore improbable qu’elle soit admise dans le lycée de son choix à mille lieux de ma conception de la pédagogie, de l’éducation que j’avais reçu des principes qui étaient les miens.

Mais là planté devant ce tableau, je me suis dit que ce père n’avait pas regardé le tableau en disant « on dirait du Greuze », mais en disant « je peux poser mes pinceaux ». Je me suis dit que ce père n’avait pas dit « Diantre 10 pesetas, même pas en rêve, t’as pas d’imagination? » Il avait simplement fait ce qu’il fallait pour que son fils puisse se surpasser.

En réalité je n’en sais rien de ce qui s’est passé, ni de quel père était le père de Picasso. Picasso dira plus tard « Todos los niños son artistas. El problema es mantenerlos así hasta que crezcan » – Tous les enfants sont des artistes. La difficulté est qu’il le restent en grandissant (traduction personnelle). Il est donc probable que ses parents aient réussi a l’accompagner pour surmonter cette difficulté.

En tout cas devant ce tableau j’ai su quel père je voulais essayer d’être… désormais.

Goethe aurait écrit « on devient adulte quand on pardonne à ses parents » (je ne trouve pas l’origine de cette citation, si quelqu’un peut m’aider). Il est difficile d’être parent quand on n’est pas devenu un adulte. C’est peut-être pour cela que c’est si difficile pour moi.

Ma fille ne m’autorise pas à lire ce qu’elle écrit, et je ne vois que peu de ce qu’elle réalise en général. Peu importe la voie qu’elle choisira. Je serai là pour essayer de lui donner tout l’oxygène dont je dispose pour que sa flamme intérieure réchauffe en toutes circonstances son cœur et éclaire son chemin.
Je ne lui demande pas de me pardonner, ni à vous de me comprendre. Mais chaque fois que vous hésitez, que vous doutez, sortez des sentiers battus, et allez à la rencontre de la Culture. Vous y rencontrerez sinon des réponses du moins un reflet pour vous retrouver.

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Science et charité (I)

admin | 10 avril 2020

Le 08 avril dernier le Musée Picasso Paris invitait pour les 47 ans de la mort du peintre, a dire notre œuvre et période préférée. Je ne suis pas un connaisseur. Je peux même assez facilement me qualifier d’analphabète de la peinture.

Mais si je suis moins ignare aujourd’hui c’est grâce notamment à ce Musée. ce lieu est magique et a pour moi une signification toute particulière. Mon dernier post sur mon blog il y a 23 mois portait déjà sur ce Musée. Et entre les deux… rien… sur le blog.

Mais entre deux, j’ai vu beaucoup d’expositions sur Picasso dans ce Musée et ailleurs. Je ne saurais dire mon œuvre préférée. Mais je sais dire laquelle me fit toucher du doigt le génie, et comprendre sinon sa démarche ou son œuvre du moins comment une telle œuvre fut possible.

« La science et la charité », sujet on ne peut plus d’actualité, est incontestablement cette oeuvre-clef qui m’ouvrit l’esprit à Picasso. Il a 16 ans quand il peint cette œuvre. Je suis resté un très long moment à la contempler. Je donnerai beaucoup pour pouvoir m’asseoir seul face à ce tableau et y rester jusqu’à l’épuisement à le scruter, à l’admirer. 16 ans!

Comment après avoir peint cela à 16 ans peut-on peindre si ce n’est en explorant puis en créant de nouveaux possibles?

Comment vivre de 1897 à 1973 traverser une grande partie du XXème siècle, deux guerres la grippe espagnole, la République et sa destruction, tant d’histoires d’amour, d’amitiés, de chagrins, alors qu’à 16 ans on déjà peint cela?
Je ne prétends ni connaître ni comprendre réellement Picasso. Je suis juste fasciné. J’ai souvent entendu dire, et peut-être dans ma présomptueuse jeunesse l’ai-je dit moi même, en contemplant telle ou telle œuvre de Picasso « un enfant ferait la même »… au-delà que je sais que c’est faux désormais, je sais surtout qu’un enfant ne peint pas ce que Picasso enfant était capable de peindre.
Merci au Musée Picasso Paris d’exister, de continuer au travers des réseaux sociaux de nous faire vivre un peu dans l’intimité de ce génie, et plus personnellement pour moi, merci de tout ce qu’il a rendu possible dans ma vie.

Nb: l’image et le légende sont extraites du site artspla36

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