Inquiétude
admin | 29 octobre 2010Nestor Kirchner, l’ancien président de la République est décédé. C’était le huitième président de la République depuis le rétablissement de la démocratie et l’accession au pouvoir de Raoul Alfonsin, décédé en mars 2009
Il avait 60 ans. Il était l’époux de l’actuelle présidente de la République et envisageait de se présenter en 2011.
Je suis trop loin de la vie politique argentine. Je ne vote jamais, là-bas. Je n’ai donc pas voté pour lui. Cela va peut-être changer, je me sens arriver le courage de remettre les pieds à l’ambassade argentine, en ces temps troubles, ou la nationalité préoccupe tant les esprits européens, il est prudent d’envisager d’avoir plus d’un passeport dans son sac.
Si la tristesse et la gratitude dominaient à l’annonce de la mort du président Alfonsin, cette fois-ci tristesse et inquiétude occupent mon esprit. Tristesse de voir un homme engagé, militant, aux convictions et à la détermination forte quitter la scène politique, tristesse pour ses proches. Tristesse pour le peuple argentin qui l’a élu, et pour ceux qui s’étaient d’ores et déjà engagés pour sa réélection. Inquiétude pour l’avenir d’une démocratie fragile qui n’est pas totalement en état de gérer l’inattendu. Je ne sais d’ailleurs pas si ma tristesse n’est pas surtout le fruit de cette inquiétude.
Parmi la longue liste d’anciens présidents argentins encore en vie, peu susciteront à leur disparition ce sentiment chez moi. Non pas que je souhaite leur mort. Je suis contre la peine de mort. Pour toute être humain. Qu’il ait commis les pires atrocités, délibérément ou pas, ou qu’il ait juste failli à sa mission, je ne souhaite la mort de personne. S’ils ont commis des crimes ils doivent payer par la privation de liberté, et par l’opprobre publique. Je pense là, à Videla, Saint-Jean, Bignone, ayant dirigés la dernière dictature qu’a subit l’Argentine. Pour les autres, ceux qui furent élus, et dont je conteste les politiques ou les propos, c’est au peuple qui les a élu de tirer le bilan. Pour être concret, je ne pleurerai pas la mort de Menem. Je ne m’en réjouirai pas particulièrement non plus. Je ne rendrai pas d’hommage hypocrite, mais respecterai le deuil de ses proches.
Ce qui est valable pour les politiques argentins l’est aussi pour moi en France. En démocratie l’affrontement politique n’a de sens qu’entre vivants. Lorsque la mort survient, il appartient aux historiens de faire leur œuvre. Et aux survivants de ne pas ajouter de la douleur à celle éprouvé par les proches, par des propos ou des attitudes indignes, qu’ils n’ont pas su tenir quand il était temps.
Commentaires récents