Golpe a golpe, verso a verso.
admin | 27 octobre 2010J’ai commencé ce billet samedi 23 octobre, mais je n’ai pu le finir à temps. Je l’ai fini ce 27 octobre en essayant de ne pas tenir compte de ce qui a pu se passer depuis.
« Ce soir on fête à la musardière un triple anniversaire. Celui de mon frère Carlos. L’ainé. Un des personnages récurrents de ce blog. Un de ses très beaux textes fut publié ici. Je le relis, à chaque fois que le moral – celui qui compte, le vrai, pas le politique – est un peu en berne, un peu nostalgique. Et surtout il a pris le relais de mon père, en lisant avec attention mes textes. Et parce que chaque génération apporte son amélioration, il va au-délà en commentant.
C’est aussi l’anniversaire de Thomas, le fils de ma chère et tendre, qui me subit depuis des ‘années.Qui a essuyé bien des plâtres, dont bénéficient ses sœurs. C’est le triste sort des ainés. Il fête ses 20 ans. Mazette! Ses multiples talents, lui assurent certainement un avenir plein de petits et grands bonheurs. Il avance dans la vie sereinement, et cela fait chaud au cœur.
Tous les deux sont nés un 13 octobre. Mais les hasards du calendrier et des disponibilités font qu’on fête cela en ce 23 octobre, jour anniversaire de ce blog.
Ce blog est devenu un compagnon de route. Il est une variante de cet ami imaginaire que j’avais étant enfant. Depuis que j’ai entamé ma traversée du désert, il est là. Je passe moins de temps à y écrire que je n’ai pu le passer en réunions. « Andando », son nom, provient évidemment de ce poème de Antonio Machado, encore un leg de mon père, qui dit notamment: « Caminante, no hay camino, el camino se hace al andar » (« Voyageur, il n’y a pas de chemin, On fait le chemin en marchant »).
Gabriel Garcia Marquez dit dans le prologue des « douze contes vagabonds » : « le simple plaisir de la narration est peut-être l’état de l’homme qui s’apparente le plus à la lévitation. » Cela correspond parfaitement à ce que j’éprouve lorsque je me lance dans l’écriture. J’entre en un état second, avec un haut niveau de concentration qui me coupe du monde et me transporte dans cet ailleurs. Les nombreux articles restés inachevés, s’expliquent par une interruption, il m’est extrêmement difficile de retrouver l’état exact dans lequel j’étais pour poursuivre une écriture ainsi interrompue. A moins de parvenir a surmonter cette difficulté, je ne serai probablement jamais apte à écrire un livre, tant il est improbable que je puisse rester en pareil état de concentration et d’indifférence au monde qui m’entoure pendant le laps de temps nécessaire.
A cela s’ajoute évidemment l’absence de talent littéraire, mais cela n’empêche ostensiblement pas la publication, quiconque feuillette les catalogues des éditeurs aura du mal à me contredire. Je n’ai nulle prétention en la matière, et n’y voyez pas de la fausse modestie. J’écris par besoin, par plaisir et pour transmettre. Je préfère encore parler, échanger avec des amis. Pour moi « l’écriture est », comme le disait (écrivait) Jules Renard, « qu’une façon de parler sans être interrompu ».
Et effectivement la personne à qui j’ai des choses à dire doit pouvoir me lire – écouter – sans m’interrompre. Parce que je n’écris que pour une personne, quoi qu’on ait pu croire. Pour toi mon Evita, pour que tu aies quelques éléments pour comprendre qui était ton père, si je n’avais le temps ou l’intelligence de te raconter de vive voix. Mais les autres, qui passez par là et m’aidez par vos commentaires, vos réactions, vos sourires, vos encouragements ou vos critiques, à vous qui inspirez ce blog au travers des conversations que nous avons le midi, ou à l’apéro, vous qui corrigez mes fautes orthographico-grammaticales. bref vous qui prenez un peu de ce temps si précieux pour m’aider à continuer à marcher, à seguir andando , et m’aider donc a faire grandir ma fille, à vous donc: Merci – Gracias; »
NB: CQFD, il m’a enfin été possible de retrouver l’état de lévitation après être – lourdement – tombé. On progresse 🙂
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