Le sérieux de l’intention
admin | 27 octobre 2009Il y a quelques années j’ai eu une violente querelle avec un de mes deux frères. Elle faisait écho a une autre dispute, avec mon père, intervenue des années plus tôt. Mes frères et mon père sont quasiment les seuls êtres capables de me faire sortir de mes gonds. Réellement. Quiconque s’est déjà disputé avec moi, ou m’a vu énervé, n’a pas la moindre idée de ce que ces trois êtres peuvent produire.
Je n’ai pas davantage l’intention de m’énerver lorsque je suis amené à les voir, qu’ils n’ont je pense l’intention de me mettre en rage. Même si lorsque nous étions enfants, plutôt moi enfant et eux dans l’age bête (mes frères, du temps de mon père on avait pas le temps d’être dans l’âge bête il fallait travailler), mes deux frères donc, prenaient grand soin de provoquer ces colères. Je leur en suis gré aujourd’hui. Sans eux ils est fort à parier que je serais bien plus susceptible et colérique (tu penseras à remercier tes tontons, Evita)
Mais revenons à cette dispute. J’expliquais à quelques années d’écarts au grand philosophe de père, comme à mon spécialiste de la science de l’éducation de frère, avec mes mots à moi, et pour faire court ici, que l’expression « l’enfer est pavé de bonnes intentions » ne suffisait pas négliger le sérieux de l’intention. Pour qu’une intention conduisant à une action soit sérieuse elle doit avoir été élaborée en réfléchissant aux conséquences prévisibles par la raison. Sinon l’intention n’est qu’un prétexte élaboré après coup pour un acte en réalité irréfléchi, ayant provoqué du mal.
Alors lorsque je revis dans ma bibliothèque l’ouvrage « le sérieux de l’intention » d’un philosophe bien connu mais dont j’ignorais tout ou presque, je fus pris de panique. Je soupçonnais à priori que par un effet de caste le philosophe me donne tort… contre mon père… peut-être pas contre mon frère, les philosophes depuis Rousseau ont du mal avec les « scientifiques de l’éducation ». (A ceux qui s’interrogent comment je peux « découvrir » des livres dans ma propre bibliothèque, il convient de préciser que sa composition est autant le fruits d’achat que des dons… notamment lors de déménagement d’amis…)
Bref ce livre, Il est là. Quelque part dans ma librairie. Il me hante. J’ai peur de le lire. Aujourd’hui j’ai un peu de temps; je vais m’y plonger.
Pourquoi? A cause de ce maudit blog! En l’ouvrant j’annonçais mon intention:
« Je ne m’adresse à personne en particulier. Je ne sais si des personnes viendront le lire. J’écris pour moi. Je l’assume. Peut-être au fond aussi pour ma fille. Lui laisser quelque chose de moi plus tard à elle que j’ai eu si tard. Parce qu’aussi je constate des déficiences de mémoire, qui m’amènent à davantage noter »
Je n’avais effectivement pas l’intention d’écrire pour quiconque d’autre que pour ma fille, pour moi, donc pour mes amis. Mais en publiant le lien sur facebook, voilà bien un acte irréfléchi qui montre le ridicule de mon intention. Un ami me le fit remarquer. Il me dit même dans un certains sens que le point deux de mes intentions étant disqualifié, les autres étaient entachés d’un fort soupçon quand à leur sérieux.
Je n’objectais point. J’ai aussi appris depuis l’achat de ce livre, qu’avoir tort ou raison à fortiori en famille (lire famille large incluant les amis), n’a guère d’importance, ce qui compte c’est de tendre à la vérité, et que lorsque quelqu’un s’en approche il le partage avec vous.
Dont acte. Et puisque je poursuis avec un deuxième billet, c’est que j’assume avoir failli dans le sérieux de l’intention: « Je te pardonne. Tu liras un Jankélévitch et deux Kant »… Je m’en sors pas trop mal…
Bon trêve de philosophie de comptoir, si vous en voulez de la vraie, allez faire un tour sur le site de l’harmattan et tapez Oward Ferrari, ça c’est du sérieux et du solide. Si vous êtes hispanophone contactez moi, je vous ferais parvenir tout le reste. Voilà voilà un peu de pub familiale, et puis on en est toujours dans le sujet du billet précèdent: les erreurs d’un homme ne doivent pas nous amener à ignorer ce qu’il a fait de meilleur.
Allez zou, Vladimir j’arriiive.
On devrait pouvoir dire comme sur FB, j’aime ou pas…en l’occurrence, j’aime !
Il suffit de demander… cliquer sur le + à coté du coeur en bas de chaque article. En revanche je n’ai pas trouvé un « j’aime pas » ça m’agace…