En voulant lire Jankélévitch
admin | 28 octobre 2009Le livre contenait 4 feuilles de papier pliés cachés dans les pages. Deux d’entre-elles étaient des pages entières de « L’Humanité« . La première, une page sur Jankélévitch, hommage lors de sa mort: « Un intellectuel debout dans l’Histoire ». Elle date du 08 juin 1985. J’avais 18 ans et un jour.
Dans sa nécrologie Jean-Marc Gabaude, un ami de ma famille, qui fut d’une très grande générosité en de nombreuses circonstances avec nous, écrit que pour « Jankélévitch, la mort à beau être un mal scandaleux, elle n’anéantit pas ce que des hommes ont créé dans la société« . Cela renvoie à mes modestes réflexions du premier billet de ce MB (maudit blog).
Mais évidemment mon esprit fut davantage attiré pour ce pourquoi la page ne fut pas gardée. Le verso.
« Rencontre Georges Marchais Rajiv Gandhi ». 14 ans plus tard l’Ump rencontre le Pc chinois et passe des accords de parti à parti avec eux. Marchais est bien mort, mais qu’a-t-il créé dans la société?
« Liban: Mensonges sur un retrait. L’armée israélienne occupe toujours le sud« .
« Budapest: Électeurs attentifs. Les Hongrois élisent demain leurs députés et leurs conseillers municipaux« . 18 ans, j’avais. Je militais à l’époque depuis 3 ans au JC et m’apprêtait à adhérer au PCF. Bien sur je reviendrais la-dessus. Je dois, à ma fille une explication. Pas à ma conscience. Cela fait longtemps que j’ai réglé cela. Mais quand même Luis, tu as 18 ans, tu as survolé certainement cet article. Mais tu n’as pas réagi? Mein Gott, warst du aber ein Dummkopf?
« Ces élections ont lieu tous les cinq ans mais elles revêtent cette année un caractère particulier: une réforme électorale fait obligation de choisir entre deux candidats au moins, parfois plus. » Et ça n’a pas fait tilt?
Plus loin: « C’est à Csespel – le Billancourt hongrois – que Janos Kadar secrétaire général du parti socialiste unifié hongrois (PSOH), a clôturé vendredi soir la campagne. « Janos Bacsi – Oncle Janos – en bras de chemise, sous les verres chauffés par le soleil, a improvisé son discours… » toujours pas de tilt???
et de poursuivre « … insistant plus particulièrement sur deux thèmes: placés ici au cœur de l’actualité: l’amélioration de la qualité du travail et la lutte contre les inégalités. » Toujours pas de Tilt!!
Le reste de l’article est encore pire et ne mérite pas que je le retape. Comment ai-je pu? Parce que évidemment ce n’était pas le seul article dans cette veine en cette période, mais tous. Alors forcement lors de ma dernière participation à un congrès de section du PCF, quand je déclarais, « nous avons, mes camarades, du sang sur les mains » ça c’est pas très bien fini. Il a fallu que je me prenne un mur sur la tête pour comprendre. Et plus de dix ans pour oser faire de la politique. C’était bien le moins.
Mais pour comprendre, ce criminel aveuglement, il y a l’autre colonne. Celles que je lisais à l’époque exclusivement. :
« Paraguay: Stroessner joue l’oubli ». « Nicaragua: Dollars pour les contras ».
Alors coupable certainement , mais responsable?
En tout cas l’étau se resserre sur l’origine du livre. Mais pas encore sur « comment il a abouti chez moi ».
Ah oui, le meilleur (???) pour la fin (on est en 1985): « République démocratique allemande: Les dividendes de l’efficacité« .
J’apprends que la police commencerait à cerner le site de Merkhofer en Essonne, je poursuivrai ce billet plus tard…