Violence d’Etat.
admin | 22 septembre 2011Comme souvent je me suis endormi vers la fin du deuxième épisode de « Mentalist ». Je me suis réveillé avec le générique de Dexter. Ma chérie est montée se coucher, je suis allé faire un tour sur le net.
Je ne crois pas en Dieu, c’est ainsi. Je ne crois donc pas aux miracles. J’étais convaincu que Troy mourrait cette nuit là. J’étais gêné donc de rester là a attendre allant de google actualités US à face et de face à Twitter. Il y avait un coté voyeur et cynique à attendre l’inévitable horreur.
Mais à mesure que l’heure fatidique approchait, je me rendais compte que je ne pouvais m’empêcher d’espérer. Espérer que la Raison l’emporte. Que les êtres humains qui avaient le pouvoir d’arrêter la machine infernale cessent de penser aux élections prochaines, cessent de se prendre pour Dieu et renoncent à s’attribuer le droit de tuer en prétendant connaître de manière infaillible la vérité. Twitter, puis face, enfin Google confirmaient un répit. Ils allaient surseoir à l’exécution le temps que la cour suprême, dont la plupart des membres furent nommés sous Bush, prennent une décision. Je montais me coucher. Malgré le nombre de croyants dans cette cour il n’y aurait point de miracle et la Raison n’avait aucune chance d’y poindre le bout de son nez.
En arrivant en haut je jetais un coup d’œil comme tous les soirs à la chambre de ma fille. Elle rigolait. Dans son rêve, ma fille rigolait. Un véritable petit fou rire. Je fus ému aux larmes. Troy avait quasiment mon âge. il fut arrêté a 20 ans pour avoir tué un homme. Coupable ou innocent, il passa 21 ans en prison. Il « manqua » d’être exécuté 3 fois avant de subir l’injection létale en cette nuit du 21 au 22 septembre. Il passa près de 04 heures attaché en attendant la décision de ces Messieurs de la Cour…
Comme tout cela sent le rance, des temps que l’on voudrait à tout jamais révolus. il fut le 35ème exécuté depuis le début de l’année 2012, Ben Laden non inclus. Le 34ème exécuté fut quelques heures à peine auparavant un membre du KuKluxKlan qui aurait assassiné un jeune homme… noir. Pure coïncidence bien sûr.
Tout cela tournait dans ma tête. Ma fille retrouva un sommeil plus serein, et moi j’attendais le petit matin les yeux grands ouverts. J’appréhendais les commentaires du lendemain. Je savais par avance que les amalgames feraient florès. L’antiaméricanisme primaire allait s’exprimer, tout allait être mélangé. je savais qu’au final nombre de mes « amis » finiraient par s’en prendre à Obama coupable de ne pas avoir aboli la peine de mort. Je refusais de rentrer dans le débat. Trop d’énergie a dépenser. J’étais vivant. Roy Davis entrait aux cotés de Malik Oussekine notamment dans mon Panthéon très personnel, dans l’aile réservée aux victimes des violences d’Etat.