De la pub!
admin | 27 mai 2010Je n’ai pas pris l’habitude de commenter ici la vie interne du parti auquel j’adhère. Je vais, pour une fois, un peu déroger à la règle, pour parler d’un « cavalier » qu’une section tenta de faire passer lors du débat de la convention fédérale sur le texte pour un nouveau modèle économique, etc.
Il s’agissait d’un amendement pour interdire toute publicité sur le service public de télévision. J’utilise le mot « cavalier » en référence évidement aux « cavaliers législatifs », ces amendements qui surgissent plutôt le soir et qui visent à introduire dans une loi une disposition qui a peu à voire avec l’objet du débat en cours et qui mériteraient un texte spécifique donc un débat dédié.
La question de la publicité pose en effet plusieurs problèmes dont certains ont peu à voir avec le nouveau modèle économique, ou en tout cas nécessitent un débat sérieux, argumenté, pouvant aboutir sur des propositions et des alternatives pour le paysage audiovisuel actuel, autant de conditions qu’une convention fédérale en Essonne ne réunit assurément pas.
La droite a supprimé la publicité le soir dans la télévision publique, on le sait de manière assez claire uniquement pour que la manne publicitaire se reverse sur les chaines privées et en particulier sur TF1, en cette période de crise financière à venir cette décision s’imposait… aux yeux des amis des dirigeants de TF1. J’ai voté contre cet amendement parce la suppression de la publicité sur les chaînes publiques c’est la mort du service public de télévision par étouffement, parce que faire reposer leur financement sur une taxe minime sur les recettes publicitaires et surtout sur la redevance est injuste fiscalement.
Pour autant la question mérite débat entre socialistes, et donc au-delà. En effet ce sont des socialistes au pouvoir qui avaient imposé les coupures publicitaires sur France 3.
La question renvoie donc au modèle économique, quels financements pour la télévision publique, y-a-t-il une place dans le paysage audiovisuel pour une télévision publique? Quelle valeur ajoutée la télévision publique peut-elle apporter?
Mais la question n’est pas qu’économique, se pose la question de la place de la télévision dans notre société. Je ne regarde pas plus TF1 que France 2 et au quotidien je ne fais guère la différence. Je ne choisis pas une chaîne mais un programme. En fonction de notre humeur, après une journée de boulot. On a toujours une série sous la main sur dvd pour regarder (en ce moment l’intégrale columbo) au cas où malgré la multiplicité des chaînes il n’y ait « rien » à voir.
Personnellement ce n’est donc pas sur les chaînes publiques que la publicité me dérange. Je suis adulte, vieillissant et ces pubs sont les bienvenues pour ma vessie.
Si je devais être contrela publicité ce serait contre toute publicité, celle qui envahit nos écrans, quelque soit la chaine, mais davantage encore celle qui envahit les murs de nos villes, de nos transports en commun… Lorsqu’il y a une pub sur mon écran, je peux zapper, aller dans une autre pièce, éteindre. Lorsque je conduis, ces messages sont partout. (J’en profite pour indiquer à mes camarades qui me répètent que l’affichage électoral ne sert à rien, que je cesserai de coller lorsque les publicitaires en feront de même… là je commencerai à croire à inefficacité de cette action militante (de même pour les boitages)…, et j’en profite pour dire à mon maire que je cesserai le collage sur des endroits non prévus à cet effet lorsqu’il aura disposé des panneaux d’affichage libre sur la commune ou banni la publicité marchande de nos rues)
En tout cas, pour revenir à la télévision, s’il fallait supprimer la publicité quelque part prioritairement, ce n’est certainement pas le soir sur les chaines publiques, mais sur toutes les chaines aux heures de diffusion d’émissions pour enfants.
Le matin, le mercredi après-midi, le week-end sur la plupart des grandes chaines, nos chérubins sont inondés de messages publicitaires sans parler des chaines dédiées aux enfants. Messages bien pensés, attractifs, plus encore que pour les adultes, vantant jouets, parc d’attractions et surtout gourmandises de toutes sortes, provoquant outre le désir d’achat, une envie de grignotage « devant la télé ». Il sera aisé à tout parent de comparer l’effet des pubs pour les céréales et autres produits néfastes pour la santé de nos enfants et des messages de bonne conscience pour al consommation de 5 fruits et légumes par jour…
On me rétorquera, en me renvoyant mes propres arguments cités plus haut, que si on interdit la pub, l’offre de programmes pour enfants se réduira et qu’aucune chaîne pour enfant privée ne pourra survivre… Oui c’est vrai! Et alors?