Ab intestat
admin | 13 octobre 2015Récemment ma fille m’a reproché de délaisser « Andando »: « j’aimais bien tu parlais de moi ».
Elle a raison. Je parlais d’elle et j’écrivais pour elle. Ce blog était le seul moyen que j’avais trouvé pour lui laisser quelque chose, sachant pertinemment qu’à 50 ans je n’aurais ni rollex ni grand chose d’autre à lui laisser. Si ce n’est des livres… Elle que la dyspraxie tient éloignée de ce qui m’a aidé tout au long de ma vie a surmonter les difficultés, et pleinement profiter des bons moments. Elle fait pourtant de grands efforts, découvre les bandes dessinées.
Mais elle a de la chance d’être née en ce siècle, parce que même si on n’a guère progressé dans l’acceptation de la différence (il suffit de voir le comportement de ses petits camarades de classe), la technologie permet de palier bien des difficultés.
Les livres audio auront mis du temps à se développer, trop de temps pour que ma mère en tire plein profit après avoir perdue la vue, mais désormais ma fille, et tant d’autres enfants (et adultes) ont accès à une partie de ces extraordinaires œuvres que le génie humain est capable de produire;
Ici où là fleurissent les phrases réactionnaires toutes faites sur la lecture. On se lamente sur cette jeunesse qui ne lit pas. On oublie que la lecture n’est qu’un des moyens de transmission, pour moi ce qui compte ce n’est pas qu’un enfant (ou un adulte) lise un livre, mais arrive a nourrir avec tous ses sens son esprit;
Alors rappelé à mon devoir je reprends du service. Mon héritage tout entier se trouve dans ces lignes, et celles qui précèdent, et celles qui viendront. Ce ne sont que quelques mots, jetés sur la toile, mais elles te tiendront chaud en hiver, et te poussent à sortir le printemps venu pour voir entendre, écouter.. Mièvreries diront certains, qu’importe apprends a t’assumer toi et ceux qui te sont chers…
.Et si tu ne dois retenir qu’une chose Evita, et toi lecteur qui passe: il ne faut pas enfouir au fond de soi ses difficultés, il ne faut pas prêter l’oreille à ceux qui pensent qu’il faut passer outre et encaisser, il faut parler, il faut lancer des bouteilles à la mer.
Ce leg pour modeste qu’il soit, est un hymne à la vie, un hymne à celles et ceux que j’aime. Je refuse de mourir ab intestat. Ne rien laisser derrière soi, c’est se résigner a être cueilli par surprise.
« La muerte es algo que no debemos temer porque, mientras somos, la muerte no es y cuando la muerte es, nosotros no somos. » Antonio Machado
Et comme j’ai tendance a écrire trop long, j’enregistrerai en parallèle les articles, pour qu’un jour si tu en as besoin tu puisses les réentendre.
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