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Ab intestat

admin | 13 octobre 2015

Récemment ma fille m’a reproché de délaisser « Andando »:   « j’aimais bien tu parlais de moi ».

Elle a raison. Je parlais d’elle et j’écrivais pour elle. Ce blog était le seul moyen que j’avais trouvé pour lui laisser quelque chose, sachant pertinemment qu’à 50 ans je n’aurais ni rollex ni grand chose d’autre à lui laisser. Si ce n’est des livres… Elle que la dyspraxie tient éloignée de ce qui m’a aidé tout au long de ma vie a surmonter les difficultés, et pleinement profiter des bons moments. Elle fait pourtant de grands efforts, découvre les bandes dessinées.

Mais elle a de la chance d’être née en ce siècle, parce que même si on n’a guère progressé dans l’acceptation de la différence (il suffit de voir le comportement de ses petits camarades de classe), la technologie permet de palier bien des difficultés.

Les livres audio auront mis du temps à se développer, trop de temps pour que ma mère en tire plein profit après avoir perdue la vue, mais désormais ma fille, et tant d’autres enfants (et adultes) ont accès à  une partie de ces extraordinaires œuvres que le génie humain est capable de produire;

Ici où là fleurissent les phrases réactionnaires toutes faites sur la lecture. On se lamente sur cette jeunesse qui ne lit pas. On oublie que la lecture n’est qu’un des moyens de transmission, pour moi ce qui compte ce n’est pas qu’un enfant (ou un adulte) lise un livre, mais arrive a nourrir avec tous ses sens son esprit;

Alors rappelé à mon devoir je reprends du service. Mon héritage tout entier se trouve dans ces lignes, et celles qui précèdent, et celles qui viendront. Ce ne sont que quelques mots, jetés sur la toile, mais elles te tiendront chaud en hiver, et te poussent à sortir le printemps venu pour voir entendre, écouter.. Mièvreries diront certains, qu’importe apprends a t’assumer toi et ceux qui te sont chers…

.Et si tu ne dois retenir qu’une chose Evita, et toi lecteur qui passe: il ne faut pas enfouir au fond de soi ses difficultés, il ne faut pas prêter l’oreille à ceux qui pensent qu’il faut passer outre et encaisser, il faut parler, il faut lancer des bouteilles à la mer.

Ce leg pour modeste qu’il soit, est un hymne à la vie, un hymne à celles et ceux que j’aime. Je refuse de mourir ab intestat. Ne rien laisser derrière soi, c’est se résigner a être cueilli par surprise.

« La muerte es algo que no debemos temer porque, mientras somos, la muerte no es y cuando la muerte es, nosotros no somos. » Antonio Machado

Et comme j’ai tendance a écrire trop long, j’enregistrerai en parallèle les articles, pour qu’un jour si tu en as besoin tu puisses les réentendre.

 

 

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Reprise

admin | 2 octobre 2014

Pauvre « Andando », totalement abandonné. Compagnon de route virtuel, réceptacle de mes états d’âmes, il n’a pas résisté à  Facebook. L’interaction, fut-elle sommaire avec les facebooksfriends, la diversité, la rapidité et la facilité du partage sur face m’a progressivement éloigné de ce blog, qui nécessite de la régularité, du temps, un minimum de concentration.

Pourtant régulièrement j’ai la nostalgie de cet outil, parce que le foisonnement de mon historique facebook, le rend au fond illisible, trop conjoncturel et donc inutile pour remplir la mission première qu’avait ce blog: « Pour ma fille. Lui laisser quelque chose de moi plus tard, à elle, que j’ai eu si tard ».

Et puis probablement également parce que ce qui était vrai en octobre 2009, quand j’ai commencé ce blog, l’est de nouveau d’une certaine manière aujourd’hui: « J’ai toujours préféré m’inscrire dans des processus collectifs, aider à corriger tel texte, faire quelques fois le nègre pour un ami, ou porter la parole d’un groupe. Aujourd’hui je me retrouve, à une exception près, face à l’échec de ma démarche. »

Et si je me retrouve dans cette situation, c’est probablement que le problème est en moi, et qu’il me faut doucement songer a tirer ma révérence de la meute pour m’assumer loup solitaire.

Alors je vais essayer de m’astreindre, chaque semaine, vers 13h, le vendredi, a me planter devant l’ordinateur pour me mettre à table d’une manière non gastronomique.
il est temps de se remettre à cheminer…

 

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Brèves de comptoir

admin | 17 février 2014

De manière globale Paris ne me manque pas. Vivre à Paris, j entends. Je me souviens trop de ces weekends pluvieux, sans un flèche après avoir payé le loyer, à rester chez moi, parce que sortir voulait dire dépenser, même en cas de besoin pressant. Et je ne suis que trop gré à Bertrand Delanoé d avoir tenu y compris cette promesse de rendre leur gratuiteté aux sanisettes

Travailler à Paris en revanche m à laissé quelques bons souvenirs. A commencer par ces cafés pris entre deux réunions, dans le bistro du coin. Ces incursions dans le monde des autres m ont évité bien des burn out, et pour un prix somme toutes dérisoires par rapport aux tarifs pratiqués par des psys.

aujourd’hui hui je la joue retour vers le futur, enchaînant des rendez vous à Paris, entrelardés de pauses cafés. Il a fallu un « je suis très physionomiste, quand je scanne quelqu’un je ne l oublie pas. » « Ben alors, c est forcé que tu vois de qui je parle, il habite ton immeuble depuis 5 ans, regarde il y a une vidéo de lui  » « ah, ben à croire que mon scan marche pas à domicile… » Pour me remémorer combien je dois au cafetiers … et prendre conscience que  je suis plus « brève de comptoirs » que « caméra café »

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Ouvrir les yeux

admin | 30 juillet 2013

Si j’ai mis tant de temps à tenir ma promesse, ce n’est pas parce que je l’avais faite à la légère. Il n’est de plus beau cadeau que l’on puisse me faire, ou que je puisse faire, qu’un livre que l’on a lu. Offrir un livre est déjà en soi un beau geste. Mais un livre que l’on a lu, qui nous a interpellé, secoué, ému, agacé c’est une démarche plus personnelle. C’est une invite au partage, à mesurer nos réactions respectives. C’est comme aller voir un film ensemble au ciné et sur le chemin du retour le commenter.

A l’époque je n’avais peut-être pas tout à fait conscience de cela, ni de notre écart d’âge, sinon par correction je n’aurais attendu tout ce temps. Mais ce livre présente de prime abord deux défauts majeurs qui le rendaient difficile a lire. D’abord le titre: « ouvrez donc les yeux » il est porteur de trop de  désespérance et de pas moins d’arrogance pour le rendre attirant pour le jeune homme que j’étais.

C’est Wolinski qui m’apprit ce respect qu’il faut avoir de ceux que l’on a été ou de ceux que l’on sera, dans cette BD ou le jeune « Georges » rencontre le vieux « Georges » et dont j’ai oublié le titre. Le jeune Luis trouvait donc beaucoup d’arrogance à ce titre. Celui qui commande aux autres d’ouvrir les yeux suppose que lui voit la vérité. Et tant de désespérance dans ce cri, dans cet impératif, quel jeune a donc envie qu’on lui dise que le monde tel qu’il le perçoit est bien moins pire que ce qu’il verrait en réalité s’il les ouvrait. Qui peut donc croire qu’un livre d’entretiens fera ouvrir les yeux à l’humanité sur le sort funeste qui l’attend si elle ne s’empare de sa destinée.

Un livre d’entretiens, tel est le deuxième défaut de cet ouvrage qui en tint éloigné le jeune Luis. Je trouve aujourd’hui encore ce type d’ouvrage ennuyeux à lire, ces pseudos questions et ces réponses qui ne peuvent être que superficielles relèvent certainement d’une curieuse invention d’éditeur. Le mode interview pour un livre me parait aussi ennuyeux qu’un long monologue à la télévision ou à la radio. A l’inverse ces médias ci sont idoines pour cet exercice et permettent dès lors que le direct est de mise, et que de véritables journalistes sont à l’œuvre d’avoir des échanges intéressants. Hélas en France les interviews sont souvent aussi ennuyeuses à l’écrit qu’à l’oral. Mais au moins ces ouvrages ont-ils un mérite celui de reconnaitre l’incapacité pour le signataire principal de l’ouvrage à écrire un « vrai » livre, soit par manque de temps, soit par manque de talent. C’est sommes toutes plus honnête que ceux, politiques notamment, qui recourent à un ou des  « nègres »… J’ai souvenir d’un ambitieux politique, « auteur » de nombreux livres, qui allait jusqu’à reprocher à un de ses « collègues » qu’on ne sache ce qu’il pense puisqu’il n’en avait écrit aucun.

Mais revenons à Claude Mossé (l’intervieweur) et Haroun Tazzief. Cet ouvrage échappe un tout petit peu au griefs que l’on peut faire au genre, parce qu’il est plus équilibré, Claude Mossé, opine parfois assez longuement et on a sur quelques pages l’illusion d’assister à un véritable échange. Commencé en 1978, au lendemain de la défaite de l’union de la Gauche aux élections et publié en 1980 une année avant l’alternance, condition sine qua non pour Haroun de toute démocratie, il offre un regard sur la fin des années Giscard, des réflexions et « prédictions » qu’il est intéressant de lire 33 ans après. Au fond le temps a rendu l’ouvrage plus intéressant encore probablement, intéressant  mais pas moins déprimant.

 

 

 

 

 

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« Chaque promesse non tenue est une nuée sans pluie, une épée sans fil, un arbre sans fruit. »

admin | 29 juillet 2013

"La promesse", de René MagritteJe devais avoir 16 ou 17 ans. Je détestais les étudiants de mon père qui venaient à la maison. Étudiants en thèse le plus souvent, quelques fois en premier cycle. Mon père pratiquait la philosophie avec prosélytisme, cherchant a convertir ces jeunes parfois arrivés en philosophie le temps de faire un vrai choix, parfois pour énerver leur propres parents, ou encore parce qu’ils avaient pris les cours du lycée pour de la vraie philo.

Si je les détestais c’est parce que je ne voulais être comme eux… puisque je refusais d’être comme mon père, mais surtout je détestais cette phrase qu’immanquablement ils croyaient tous nécessaire de prononcer: « tu as bien de la chance d’être le fils d’un philosophe »…

Parmi ceux là deux surent vaincre ma détestation spontanée, et restèrent à vie en ma mémoire. Les deux avaient des parcours atypiques.

L’un devint un copain jusqu’à ce que la vie nous éloigne et que l’on se perde de vue.

L’autre disparut des radars assez vite. Il avait repris ses études sur le tard, et je ne sais aujourd’hui s’il est encore en vie. Toujours est-il qu’en cette période pas simple de ma vie, il sut trouver les mots pour m’amadouer et me faire progresser. Avant de disparaître de nos vies, à mon père et à moi, il m’offrit un livre en me demandant de lui promettre de le lire. C’était un livre qu’il avait essayé de « travailler » comme mon père leur enseignait. C’est donc riche de ses annotations que je pris l’ouvrage et fit la promesse.

Il me suivit dans tous mes déménagements depuis (une bonne quinzaine). Passant successivement de carton en bibliothèque et réciproquement 30 ans durant… sans que je ne l’ouvre.

Il en va ainsi d’un certain nombre de livres qui sagement dans la bibliothèque attendent leur heure.

Ma bibliothèque m’est aussi précieuse par ces livres lus, et dans laquelle une mémoire visuelle me permet souvent de retrouver l’emplacement d’un passage nécessaire que par ces livres en attente qui le moment venu sauront accourir à ma rescousse.

Si je n’amène une valise pleine comme le faisait mon père lorsqu’on partait à la mer, j’amène mon carton pour que j’aie du choix… au cas où!

Le moment de tenir ma promesse est venu. Je faillis commencer le soir du limogeage de Delphine Batho, mais je le mis en réserve pour les vacances. Le moment de lire Haroun Tazzief et son « ouvrez donc les yeux » est enfin arrivé.

Ma promesse sera tenue, mais j’ignore même si celui à qui je la fis est encore de ce monde…

 

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Les blogueurs aussi ont une mère…

admin | 26 mai 2013

Bon, avant que la forêt de marronniers journalistiques, de blogueurs ou de statuts facebooks ne se déchaîne contre la fête des mères, juste un petit rappel non Pétain n’a pas inventé la fête des mères, il inventa la capitulation, la collaboration active et ajouta au malheur le déshonneur… Laisser croire que nous devons à Petain d’honorer les mères, c’est lui rendre un hommage indu.

On célèbre les mères depuis l’antiquité, et la première loi en France date de 1929, le marquer spécialement d’un jour n’implique pas que l’on ne pense à sa mère tous les jours. La fête des mères est une institution moins détestable, depuis que l’on reconnaît la place de la femme dans la société sous d’autres prismes que celui la, comme citoyenne notamment. Et comme l’égalité n est pas atteinte la réponse n est que dans la poursuite du combat.
Alors aujourd’hui hui ma fille est heureuse de fêter sa maman, qui plus est le jour de ses neuf ans, je ne vais pas lui gâcher ça avec la pathétique récupération par Pétain de cet événement mais demain, 27 mai je lui parlerai de jean moulin et du CNR. Aujourd’hui hui j’appellerai ma mère, la boule au ventre, en espérant que la maladie lui laisse comprendre qui l’appelle… Et je vous souhaite a toutes et tous de profiter pleinement de ceux qui vous sont chers.

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CNR, Evita, famille, feminisme, France, mère
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« Ils ont interdit le petit prince, tout est dit ».

admin | 21 mai 2013

Paris-20130521-00460A propos de la mort de Videla, je publie ci-dessous ce texte écrit par quelqu’un que je ne connais pas personnellement, et que j’ai humblement traduit, parce que tout y est dit:
« Voilà le corps. Sans habeas corpus, voilà le corps. Quelques papiers et il est à vous. Amenez votre parent. Vous avez un corps. Vous pouvez constater qu’il se présente sans brûlures ni bleus. Nous aurions pu le frapper au moins…, nous n’aurions pas été quitte. Mais nous avons préféré ne pas faire, ce que ce corps, que vous allez enterrer, à fait de son vivant. Nous ne l’avons pas jeté d un avion, nous ne l’avons pas incité à parler à coups de gegene. Qu’il parle et dise, par exemple, où sont nos corps, ceux de nos camarades. Constatez qu’il n a pas été violé. Il n’a pas eu son fils sur son torse pendant qu on lui délivrait des décharges électriques. Nous ne l’avons pas fusillé pour raconter qu’il est mort lors d’un affrontement. Nous ne l’avons pas mélangé à du ciment. Nous ne l’avons enterré n’importe où avec la mention NN. Nous ne lui avons pas volé ses petits enfants. Voilà le corps. »  Jorge Kostinger, journaliste argentin né à Mar del Plata

Tout est dit, j’ajouterais juste que seule cette mort là, dans ces conditions là, pouvait m’apporter un peu de paix intérieure. J’aurais détesté que Videla meure comme Khadafi. J’aurais détesté qu’il meure comme Franco. Je n’ai jamais souhaité sa mort. Il a, ils ont, essayé de nous détruire. Nous c’est ceux et celles qui pensaient pas comme eux. Comme dirait ma fille « ils ont interdit le petit prince, tout est dit« .

La bombe qui a explosé a mon domicile ne cherchait pas seulement à faire peur. Elle visait à tuer. Ils ont essayé de nous détruire. En ont tué tant et tant, fait disparaître plus de trente mille êtres humains, plongeant leur famille dans une douleur incommensurable et éternelle.

Nous avons survécu. Mieux nous nous sommes reconstruits. Malgré eux, mais pas contre eux. Je n’ai pas de haine. Je ne suis pas soulagé que Videla soit mort. Je suis satisfait qu’il soit mort en ayant payé un acompte pour ses crimes, en étant privé de liberté, dans des conditions plus dignes que la moyenne des prisonniers argentins. J’aurais bien sur souhaité qu’il puisse aller en prison plutôt, je n’en veux même pas à Alfonsin ou Menem, mais je suis gré à Nestor Kirchner. Cela sera tout.

Tout est dit. Je refuse de consacrer plus de temps aux tortionnaires, comme à ceux qui sachant gardèrent silence. Mes pensées vont à nos morts, à ceux qui ont du vivre dans la clandestinité, à ceux qui ne supportèrent pas l’exil et mirent fin à leurs jours. Mes pensées vont à ceux qui ont résisté. En France plus qu’ailleurs, peut-être, on devrait me comprendre.

C’est parce que nous sommes vivants, parce que nous ne sommes pas comme lui, comme eux, que quand tout est dit, il reste quelque chose à ajouter, la pensée humaine n’est pas définitive.

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Argentine, dictature, Histoire, justice, Kirchner, pape
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Ni perdon ni olvido : justicia! Encore, toujours, partout!

admin | 8 février 2013

Cela commence si souvent de la même manière. Un régime dictatorial tombe, la société vacille, toutes les forces hier réprimés espèrent l’avènement d’une ère nouvelle, les idées foisonnent, tant de choses enfouies, tues, enfin exposées à l’air libre. Une des naïvetés des démocrates est souvent en ces circonstances de penser que seuls les amoureux de la liberté, de la démocratie, sont portés par l’espoir.

D’autres voient en ces moments de « relâchement » l’occasion de prendre un pouvoir absolu qu’ils n’ont honni que parce qu’ils ne l’exerçaient pas eux mêmes. L’occasion d’imposer leur « vérité », parfois « leur » Dieu, toujours leurs intérêts.

Sans scrupule aucun ils font mine de s’enivrer du parfum de la liberté, mais calculent déjà combien il leur rapportera une fois mis en bouteille et vendu exclusivement à l’exportation, le peuple n’étant pas assez mur pour s’y adonner sans s’y perdre.

Avant même d’en user, ils abusent de cette liberté, pour refuser telle pièce de théâtre, tel tag sur un mur, ils organisent le désordre permanent pour mieux justifier leur recours aux milices, groupes para-armées pour le rétablir. L’escalade enclenchée, ils sont convaincus de vaincre à la fin. Après les « troubles », les menaces sur les murs des écoles, puis les attentats, les assassinats. ils savent qu’ils trouveront forcement  « en face » des groupuscules pour « jouer » leur morbide partition.

On est ainsi fait, chaque fois qu’un démocrate meurt assassiné, je repense à la triste Histoire de mon pays, qui entraîna ma petite histoire dans ce sanguinaire Maelström… cela me fait penser combien il est urgent de finir la traduction des éléments de réponse que m’apporta mon frère à ce post : Ni perdon ni olvido : Justicia.

L’Argentine en est sortie de la spirale infernale de violence, à quel prix? Plus de 30 000 disparus, je ne sais combien de prisonniers politiques traumatisés à vie, exilés de « l’intérieur » et à l’extérieur. un pays saigné, hanté de démons, où le populisme est durablement banalisé. Cela commence toujours par quelques graffitis menaçant sur une école, des ligues diverses et avariées constituées de « bons » citoyens, puis un premier assassinat.

Mais la suite n’est pas écrite d’avance, elle dépend de la mobilisation de chacun, de la prise de conscience d’un peuple, mais aussi des choix des peuples amis, de leur capacité à prendre quelques risques pour préserver la démocratie et la liberté, si chèrement acquises, et ne pas verser dans un attentisme de bon aloi, « histoire de voir comment tournent les événements ».

Le vrai visage des criminels d’aujourd’hui n’est pas celui d’un Dieu ou d’un prophète, pas davantage, que les curés qui assistaient hier au séances de torture des militaire argentins avaient quoi que ce soit à voir avec la vierge de l’autel du jardin de ma grand-mère, qu’elle priait tous les jours. Ce sont tous des bruns, des chemises noires, sans foi ni loi autre que celle de leur soif de pouvoir absolu. Soutenons les démocrates épris de justice et ne nous trompons pas ici, confortablement installés en région parisienne, de combat, tels les calamiteux « guignols » de canal + prompts à jeter de l’huile sur le feu sous prétexte d’humour, espérant en réalité faire le buzz. Je pleure aux cotés de mes amis tunisiens, des larmes qui viennent du fond de mon histoire, je souris à l’avenir du peuple Tunisien, car ce sourire est l’expression de mon internationalisme, et de mon engagement anti-fasciste. Des mots désuets? C’est vous qui voyez, mais nul ne pourra dire qu’il ne savait pas de quoi l’odieux crime du 06 février était l’annonciateur.

 

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Argentine, démocratie, dictature, Tunisie
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Se remettre dans le bain

admin | 4 novembre 2012

Je n’étais pas mécontent de moi hier soir en parvenant a reconnecter un des deux serveurs et en rendant « suffisamment » accessible, pour y récupérer les données stockées le second, faute de le rendre opérationnel. J’ai retrouvé l’espace de quelques heures les sensations éprouvées lorsque j’étais administrateur réseau, face à un bug, une panne, une mise à jour foireuse, aux cotés de mon ami, hélas perdu de vue depuis, Yves Lemal. Que des nuits, des week-ends passés a tout essayer et chercher la solution, tout en s’ingéniant à trouver un plan B pour que les utilisateurs soient le moins pénalisés possible, voire ne s’aperçoivent de rien. Souvenir de cette montée d’adrénaline (enfin je suppose, mes cours de bio sont bien loin) lorsqu’on bascule du plan B vers le réseau, millisecondes durant lesquelles on regrette non seulement d’être athée mais surtout que  le panthéon grec n’ai pas prévu un dieu de l’informatique.

Puis je suis revenu à la réalité, 7 heures écoulées, coupée de l’humanité en tête à tête avec la machine, et me revient aussi le souvenir de ce qui m’a conduit à quitter ce monde froid, dans lequel tout le monde trouve normal que ça fonctionne sans se poser la question de l’investissement que cela implique. Constat aussi qu’une période est bien finie dans ce domaine…. celle de ceux qui vivaient cela en pionniers et pour qui chaque bug était un fascinant problème à résoudre, celle de la soif de pousser la frontière de ses connaissances et de ses savoirs faire un peu plus loin, celle où un étudiant en histoire pouvait se retrouver administrateur réseau avec pour seul diplôme sa passion transmise à l’époque du collège, au début des années 1980 par ses voisins, deux heureux possesseurs de micro-ordinateurs, que je ne nomme pas ici notamment parce que l’un des deux, spécialiste de la Réalité Virtuelle, m’impressionne par sa force à échapper aux incarnations de big brother que sont facebook, googgle et autres yahoo. Qu’ils soient toutes fois ici une fois encore remerciés.

En ces débuts des années 80, en marge absolue de l’école j’attrapais les deux virus qui me permirent d’assurer mes 83 trimestres de cotisations retraites: le militantisme et l’informatique. A cette époque là je lisais et écrivais beaucoup… même si rien ou presque ne survécut de ce que je pus produire à l’époque.

D’une part parce que contrairement à mon père, à cet âge là je considérais les livres comme quelque chose de sacré et me gardais bien de les corner, encore moins de les annoter. Quand à ce que je pouvais écrire à l’époque, ma quête de la perfection et mes complexes m’amenèrent à détruire la quasi-totalité.

Les livres qui échappèrent à cette règle sont peu nombreux, et sont clairement ancrés dans ma mémoire, comme probablement l’est tout sacrilège commis par un être se voulant profondément pieu. De l’un d’entre eux est extrait ce passage :

« A travers toute l’Amérique métisse, la position sociale se confond avec la hiérarchie ethnique, non parce que la couleur constitue une barrière sérieuse ou un lourd handicap mais parce que les Blancs, soit position historique dans un continent qu’ils ont fait leur, soit en raison de quelque supériorité réelle, ont séculairement occupé les positions les plus désirées. »

Et puisque avec mon ami Pierre-Yves Schanen nous devisions récemment de la nécessité, ou pas, de citer les auteurs d’une citation, je déroge à mes principes évoqués lors de mon premier post, et vous livre celle-ci anonymisée. Évidemment vous pouvez tricher et googeliser  et vous tomberez sur une référence exacte. Vous pouvez aussi indiquer quels mots furent soulignées avec rage par le jeune Luis Ferrari âgé de 18/19 ans,  dire l’auteur, et à quelle période cela fut écrit, et éventuellement réédité avec l’accord de l’auteur. Vous pouvez aussi patienter jusqu’à mon prochain billet. 🙂

 

 

 

 

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« Le silence est un aveu »

admin | 3 novembre 2012

Aurait dit Euripide. Reste à savoir l’aveu de quoi. En tout cas je suis passé de 37 articles par an en moyenne à … deux.

Certes le bug qui a paralysé mon serveur depuis juillet dernier n’y est pas pour rien. Mais il ne m’aura fallu que 7 heures environ pour le réparer, ce qui indique que cela aurait pu être fait avant…

Plus que le manque de temps, c’est encore le manque de recul qui réprime mon envie d’écrire. Je me suis le plus souvent refusé à réagir à chaud, à être à l’instar de tant d’autres dans la simple réaction épidermique. Les sujets ne manquent pas, qui appellent de ma part une prise de position passionnée ou courroucée. Mais cela mérite-t-il davantage qu’un statut facebook? Non pas. Alors je vais m’astreindre a me ménager le temps nécessaire à l’écriture, donc  à la lecture et à la réflexion, le plus possible de manière déconnectée de l’actualité immédiate.;

Certains y verront un aveu:mon insatisfaction face à cette actualité. Ils se trompent en grande partie, mais pas totalement. Il suffit de lire un des derniers articles, Radieux, pour saisir combien des inquiétudes qui se confirment m’amènent à prendre du recul.

J’ai donc  ici surtout besoin de creuser, de réfléchir, de me réarmer intellectuellement pour pouvoir être plus efficace.

J’espère produire de quoi intéresser encore les quelques habitués, et susciter des réactions et réflexions qui nourriront la mienne. D’avance merci.

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anniversaire, Euripide
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