à la capitale…
admin | 27 novembre 2009Les aléas de la vie professionnelle m’ont conduit à passer quasiment une semaine hors de l’Essonne: à Paris. Ce n’est pas si loin, et pourtant…
Les circonstances m’ont amené à repasser sur des lieux que j’ai hanté lorsque j’étais secrétaire national du SNES, le 7ème arrondissement, mais aussi le 10ème où j’ai travaillé durant 12 années. J’ai vécu aussi dans ces deux quartiers quelque temps.
A pied les changements sont peu perceptibles. L’impression d’une constance rassurante à l’exception des prix, Paris – celui des commerçants – est plus cher encore qu’avant. On mesure aisément avec ces sauts dans le temps la vaste fumisterie qu’est la TVA à 5,5% pour la restauration. La commission des finances du Sénat dans son infime sagesse l’a clairement exprimé.
A quelques jours de là, l’assemblée nationale s’égarait en votant un Nième cavalier contre la loi SRU, nuitamment. Poussé par les socialistes le gouvernement revenait ce matin sur cet amendement.
Je disais qu’en tant que piéton, les changements étaient peu visibles. Mais en tant qu’automobiliste – mon travail se prolongeant tard dans la nuit, la voiture s’avéra utile – j’ai bien vu le changement. A bord de sa voiture on est plus le roi. L’espace public est partagé entre transports en communs, moyens de circulation douce et la voiture. Les priorités, les sens de circulation, les couloirs de bus ont été revus en fonction.
Enfin!! Ça parait peu, ça en agace beaucoup, mais quelle satisfaction de voir que peu à peu la surface appartient de nouveau à tous.
J’ai adoré cette semaine, loin des préoccupations qui ont agité le lanterneau socialiste essonnien, et au plus près de l’affrontement idéologique contre la droite sur un sujet majeur: le grand Paris. Mais je reviendrai sur ce sujet, bientôt, parce que la droite essonniene était par intermittence présente mais très active. Que ce soit derrière le cavalier cité plus au haut, au travers du député en sursis Malherbe (suppléant de Mme Kosciusko-Morizet il devra rendre sa place si à l’issue des régionales Mme la secrétaire d’Etat, conseillère régionale, maire de longjumeau et vice-président d’Europ’Essonne et tête de liste départementale aux régionales devrait quitter le gouvernement…ou pas, comme ce fut le cas lorsqu’elle promit de quitter son mandat de conseillère régionale après les législatives de 2007), ou pour faire peser une menace sur les 2300 hectares du plateau de Saclay au travers des votes de M. Lasbordes.
Oui j’y reviendrai parce que c’est là la seule priorité que nous devons avoir, démontrer aux populations l’hypocrisie permanente entre les paroles tenues en circonscription et la réalité de leur inféodation aux pires choix gouvernementaux. Et bien sur, parce que nous voulons que cela change réellement, nous devons en même temps avancer nos propositions. Nous devons aussi inventer les moyens pour les rendre lisibles, et le populariser; malgré les médias, mais ce n’est pas nouveau. Malgré les moyens dont dispose le gouvernement, mais ce n’est pas nouveau. Malgré le peu de temps de cerveau disponible que la crise laisse aux citoyens pour s’occuper de l’intérêt général.
On est pas au bout du chemin…mais malgré quelques couacs, à Dijon ou en Essonne, je trouve qu’on commence à y arriver. Petit à petit les socialistes commencent à être audibles. Sur l’identité nationale et la sécurité, les thèmes fétiches de la droite en période électorale, je trouve que grâce à plusieurs dirigeants socialistes, la musique que nous jouons, parce que mieux accordée, commence à être entendue. Permettez moi, sur ce sujet, en forme de clin d’o’eil de vous mener vers le blog du sénateur Assouline.
Dans la même période le gouvernement est inaudible sur un sujet majeur : la question de la vaccination. Ce qui se produit en ce moment, est d’une extrême gravité, bien au-délà de la question de la grippe H1/N1. Le discrédit est en passe d’être jeté sur toute vaccination. A mon ami Christophe L. qui avait mis en statut facebook:
« #h1n1 deux décès suite à mutation, tamiflu et vaccin inefficace. Ben Roselyne t’en fait quoi des 94 millions de doses, maintenant ? » j’indiquais que je n’aimais pas son commentaire. il s’offusqua quelque peu. Mais si je comprends qu’on puisse rire de tout, l’affaire ne permet pas de se réjouir . En effet je n’aime pas son commentaire parce que j’ai encore en mémoire les « affaires » de santé publique (sang contaminé, la sècheresse). La polémique politicienne sur ces questions là a pour conséquence la rupture de confiance avec les pouvoirs publiques et on ne mesure pas les conséquences à long terme de ce discrédit.
Je trouve moins grave de se tromper en commandant trop de vaccins que d’enterrer des gens par souci d’économie.
Ce n’est pas l’histoire de gros sous qui est grave dans cette affaire mais bien les tergiversations d’un gouvernement qui à la fois commande 94 millions de vaccins mais ne rend pas la vaccination obligatoire, ne mène pas une campagne d’information (et non de propagande) sur ce qu’est un vaccin, ce qu’il permet, ce qu’il n’est pas dans aucun cas (anodin). Alors que sans attendre le débat de l’assemblée nationale, le gouvernement est prompt a payer des grandes pages de pub sur le grand Paris.
Les déclarations des ministres (NKM, secrétaire d’état, tête de liste, maire etc. qui déclare que la vaccination de son fils relève de l’affaire privé (alors que la naissance du frère était annoncé via twitter et facebook). Sans parler du président de la République qui attendait que les médecins du Val de Grâce lui disent s’il devait se vacciner et quand…
La rupture de confiance ainsi créé et l’auto-deresponsabilisation du gouvernement qui renvoie la responsabilité à nous, citoyens qui n’avons ni labo de recherche, ni autorité indépendante, ni études en médecine sous la main pour décider si oui ou non on doit vacciner nos enfants. Je ne supporte pas l’idée que si je ne vaccine pas ma fille et qu’elle meurt de la grippe on me dise « on vous avait bien dit de la vacciner », et si en revanche je la vaccine et qu’elle est victime d’effets secondaires du vaccin on me renvoie « c’est vous qui avez décidé de la vacciner, on vous a pas obligé… circulez il n’y a rien a voir ».
Quand au nombre trop important de doses (au départ on pensait qu’il faudrait deux doses par personne) si le vaccin est sur (dans la mesure ou un vaccin peut l’être – ce qu’affirme l’OMS) alors qu’on donne le surplus à médecins sans frontières par exemple.
Je m’inquiète d’ailleurs davantage du personnel chargé des vaccinations, des conditions d’exercice et du flux de personnes qui conduirait à ne pas vérifier antécédents et contre indications.…