Partie de Chasse
admin | 1 février 2010Il y a quelques années je soumettais au débat de la section, tout récemment créé, une pétition de notre camarade Thierry Mandon, pour l’exclusion de Georges Frêche du parti socialiste pour ses propos sur les Harkis. A la demande unanime, nous la transformions dans la première motion adoptée par la section, transmise à la direction fédérale et publiée sur notre site .
Ce combat politique interne a abouti malgré la légendaire mollesse de la direction de notre parti de l’époque en janvier 2007, et malgré l’opposition de la majorité des responsables ps du Languedoc-Roussillon.
Le débat d’idées s’est poursuivi. Nous étions nombreux à penser que lors des Régionales de 2010 le parti socialiste ne devait pas se retrouver allié à cet individu. Mais dès le mois de juin 2009 , un certain nombre de personnalités du parti crurent bon d’aller à Montpellier et s’afficher aux cotés de Frêche, laissant croire, bien malgré eux bien entendu, que le national finirait par avaler encore une fois son chapeau.
Malgré cela le refus de se résigner face non seulement aux propos d’un homme mais face à un système s’est poursuivi. Le fait qu’un tel système n’existe pas qu’en Languedoc Roussillon, ne doit pas servir de prétexte à l’inaction. Il doit au contraire être l’occasion de réaffirmer nos valeurs, et notre détermination à combattre ces pratiques.
Je sais pour avoir été au moment de la désignation interne sur place, que le soutien d’un grand nombre d’adhérents locaux à Georges Frêche est réel. Mais il convient aussi de ne pas oublier que Frêche fut obligé de trouver un cache sexe, et qu’il y eut une candidature en opposition qui pour la première fois recueillit autant de voix, malgré les « amicales » pressions. Et je n’oublie pas que sur le chemin de la fédération, revenant du bureau de vote où j’étais observateur, j’entendis un supporter de Frêche dire à un responsable local, ‘avec ce score Codorniou il risque pas de prendre la grosse tête et de faire une connerie », responsable qui le rassura sans ambages « vu comme Georges le tient, il risque pas de bouger » suivi d’un rire bien gras.
Localement, la peur de perdre la Région ne relève pas de la rhétorique. On les comprend. Le système Frêche c’est quoi? Il le résume parfaitement lui-même, après ses propos sur les Harkis il dit : « J’en ai recruté 480 à la mairie de Montpellier. Surtout des femmes, pour qu’elles soient indépendantes. » Indépendantes de qui?
Le clientélisme voilà le maître mot du système Frêche. L’anti parisianisme en est un autre. Essayer de faire jouer à « Paris », tant dans le parti, que à tous les niveaux le rôle que trop de politiques font jouer au plan national à l’Europe. La pantalonnade sur la Septimanie n’a pas d’autre objet que de brosser dans le sens du poil les velléités localistes. Ce localisme, est en tout point le pendant du nationalisme visant à donner une identité régionale. L’exacerbation de ce particularisme s’accompagne bien entendu d’une xénophobie latente… Harkis, noirs, juifs…
Bien sur Georges Frêche est un « brillant intellectuel », il est fort à parier qu’il ne soit pas plus raciste qu’antisémite. Il use en période électorale, c’est à dire dans son esprit, en permanence, des différents ressorts qui lui permettent de gagner, la seule chose qui compte.
Il offre ainsi ses deux visages en permanence. En flattant chacun, il acquiert aisément l’adhésion de tout et son contraire. Depuis le communiste Gayssot jusqu’à une droite étonnement molle…
Toutes les raisons du monde, sont toujours bonnes pour ne pas rompre. Ceux qui se montrent bégueules, parce que la décision serait tardive, contribuent à justifier l’immobilisme. Comme s’ils ignoraient que ce combat a été mené depuis longtemps par ceux qui étaient à peine écoutés par la direction sortante. Mais aujourd’hui, la direction du parti doit franchir une nouvelle étape. Cette nouvelle étape, est la rupture totale avec le sulfureux personnage mais surtout avec le système mis en place pour le maintenir jusqu’à sa mort au pouvoir. Frêche qui est allé chercher « Obelix » pour le soutenir et faire encore croire que la Septimanie est un village gaulois assiégé, me fait bien davantage penser à un personnage de Bilal…dans Partie de Chasse, il y est tout sauf la victime.
Le prix à en payer serait une défaite? Drôle d’hypothèse. Nous avons déjà perdu la région, elle n’est plus dirigé par un socialiste. Battons nous pour qu’elle ait à nouveau un/e président/e de gauche.
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