Exemplaire
admin | 1 décembre 2010J’étais de ceux qui avaient violemment critiqué les modalités du scrutin pour la présidence du Conseil Général par les socialistes lors du précédent renouvellement. A l’époque, en effet, conformément aux statuts du parti socialiste, le vote se déroulait au lendemain du second tour, et juste avant l’élection du président par l’assemble départementale. La campagne des candidats se confondait donc avec la fin de la campagne cantonale elle même et se déroulait dans un temps éclair ne permettant pas un réel débat.
Ces critiques n’ont pas été oubliées et la fédération de l’Essonne peut s’honorer d’avoir expérimenté avec l’accord du national de nouvelles modalités. Dans un premier temps ont été discutés et arrêtés par le vote des militants concernés les candidats pour les prochaines cantonales. Puis a été discuté et adopté par tous les militants le programme départemental des socialistes. Enfin s’est ouverte le 13 novembre la campagne pour désigner le candidat socialiste à la fonction de président du Conseil Général, si la gauche vient à emporter ces élections.
Entre le 13 novembre et le 02 décembre, les deux candidats qui aspirent à ce mandat départemental, ont mené une campagne interne, avec comme points forts deux débats organisés par la fédération permettant à l’ensemble des militants le souhaitant de se faire une opinion au-delà des documents écrits, reçus en nombre à leur domicile ou dans leur boite mail.
N’en déplaise au Parisien Essonne, le débat à été serein. Malgré ici ou là quelques petits dérapages plus ou moins incontrôlés. Malgré quelques comportements de fans ici ou là, toujours nuisibles au débat. Dans l’ensemble la campagne a été courte, digne, et permettra de mettre tous les socialistes en ordre de bataille dès le 3 décembre. Nous serons ainsi en situation de réussir en Essonne, ce que la gauche dans biens des circonstances n’a su gérer correctement, le passage de témoin, inscrivant l’action de la gauche dans la durée.
Je salue le rôle joué par la fédération qui a su créer un cadre nouveau (compliment d’autant plus sincère que je ne participe plus à la vie de la fédération depuis un an). Je salue aussi l’attitude du président sortant qui a résisté à la tentation de faire encore un dernier mandat de trois ans avant le tournant inévitable qu’impliquerait pour l’assemblée départementale l’application de la « reforme » des collectivités territoriales. « Reforme » qui part de quelques ajustements nécessaires de la décentralisation, pour au final faire une loi qui met à la mal la démocratie et la parité, affaiblit ce qui marche et met en œuvre une re-centralisation de notre République. La disparition programmée des conseillers généraux au profit des conseillers territoriaux aurait justifié aisément – a justifié pour beaucoup d’ailleurs – un dernier mandat. En résistant à cette tentation, aux sollicitations en ce sens, Michel Berson donne au contraire un nouveau souffle à la gauche de l’assemblée départementale pour être à même d’affronter la tourmente qui se prépare.
L’expérience acquise par Michel Berson en fait, pour moi, la personnalité la mieux indiquée pour représenter les collectivités territoriales de l’Essonne, et conduire au Sénat la bataille que j’espère nous serons en situation de mener pour empêcher l’application de la réforme partisane adoptée de justesse récemment, et mettre en œuvre une véritable réforme consensuelle, une nouvelle étape de la décentralisation.
Mais ce qui a permis la réussite de la démarche c’est aussi le sens de responsabilités des conseillers généraux socialistes. Ils sont bien plus de deux à avoir les capacités de présider aux destinées du conseil général. Ils ont su faire faire un pas de coté à leurs égos, ils ont su dégager selon leurs caractères, leurs expériences, leurs ambitions pour les essoniens les deux candidatures qui permettent un débat de fond sur l’avenir, qui incarnent deux approches différentes mais assurément complémentaires de la fonction.
Enfin sans le comportement responsable et digne des deux candidats, tout cela se serait effondré comme un château de cartes. Ils ont respecté les règles fixées en commun, le calendrier adopté par la fédération et éclairé sans trop de langue de bois les militants sur les options qu’ils incarnent.
Donc, même si « ma préférence à moi » pour la période qui s’ouvre va à un président militant qu’incarne Jérôme Guedj, plutôt qu’à un super « maire de tous les essoniens », je suis serein. Quelque soit le résultat demain soir, les deux contribueront au sein de l’assemblée, chacun à la place assignée par les militants, à permettre à la gauche de renforcer les services publics, la solidarité, l’emploi et la recherche, dans la limite des responsabilités qui incombent à un conseil général. Je connais en ce moment pléthore de socialistes (un/une nouveau/nouvelle chaque semaine, ou presque) qui devraient prendre exemple sur Thierry et Jérôme quand aux respect des règles communes, du calendrier fixé, des militants et des citoyens.
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