Chau Pépé…

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Pépé Mujica est donc parti. Il nous avait annoncé son départ. Mon père aurait eu 100 ans, le 9 juin dernier. Pépé était né 10 ans plus tard en 1935. Je ne le connaissais pas personnellement. Je n’éprouve pas la tristesse que l’on éprouve pour un proche. Mais j’éprouvais pour lui, le seul Président réellement normal, une profonde admiration. En vieillissant, il avait un faux air de mon grand père, Don Rafael Lopez, du moins, c’est ce que je ressentais, quand je le voyais. C’est aussi pour cela que sa mort m’a secoué. Emu, je me suis mis à jeter un œil dans les rétroviseurs de la coccinelle (ma première voiture donnée par mon père, et qui était la voiture de Pépé – la sienne était bleue, la mienne verte).

Donc, quand je regarde en arrière, je constate que j’ai eu la chance d’être contemporain de femmes et hommes que je trouvais inspirants. Mais surtout j’ai nourri mon cerveau grâce à des auteurs, des peintres, des poètes (même si je suis plutôt imperméable à la poésie) des musiciens, des romanciers et évidemment quelques politiques…

Morts ou vivants, au moment où je les découvrais, mais « éternels » :

AC/DC,  Raúl Alfonsín,  Salvador Allende,  Samih al‑Qasim,  Louis Aragon,  Martine Aubry,  Johann Sebastian Bach,  Robert Badinter,  Joan Baez,  Ahmed Ben Bella,  Malek Bennabi,  Pierre Bérégovoy,  Benazir Bhutto,  Georges Brassens,  Fernand Braudel,  Amílcar Cabral,  Alejo Carpentier,  Aimé Césaire,  Julio Cortázar,  Bertrand Delanoë,  Mohammed Dib,  Bob Dylan,  Tsakhiagiin Elbegdorj,  Paul Éluard,  Friedrich Engels,  Mouloud Feraoun,  Oward Ferrari,  Léo Ferré,  Eduardo Galeano,  Indira Gandhi,  Mahatma Gandhi,  Federico García Lorca,  Gabriel García Márquez,  Jean‑Philibert Garran de Coulon,  Henri Grégoire,  Graham Greene,  Ernesto « Che » Guevara,  Émile Habibi,  Georg Wilhelm Friedrich Hegel,  Ernest Hemingway,  Arturo Umberto Illia,  Vladimir Jankélévitch,  Víctor Jara,  Jean Jaurès,  Lionel Jospin,  Immanuel Kant,  Mory Kanté, Jomo Kenyatta,  Alphonse de Lamartine,  Georges Lefebvre,  Vladimir Ilitch Lénine,  Jack London,  Toussaint Louverture,  Patrice Lumumba,  Antonio Machado,  André Malraux,  Nelson Mandela,  Diego Maradona,  Bob Marley,  José Martí,  Karl Marx,  Pierre Mauroy,  Golda Meir,  Pierre Mendès France,  Rigoberta Menchú,  Jules Michelet,  Wolfgang Amadeus Mozart,  José « Pepe » Mujica,  Abdelrahman Munif,  Gamal Abdel Nasser,  Pablo Neruda,  Kwame Nkrumah,  Julius Nyerere,  George Orwell,  Pasquale Paoli,  Olof Palme,  Eva Perón,  Juan Domingo Perón,  Pablo Picasso,  Étienne Polverel,  Public Enemy,  Quilapayún,  Roger Quilliot,  Yitzhak Rabin,  Jack Ralite,  Paul Ramadier,  Augusto Roa Bastos,  Maximilien Robespierre,  Jean‑Jacques Rousseau,  Antoine de Saint‑Exupéry,  Louis Antoine de Saint‑Just,  Thomas Sankara,  Léopold Sédar Senghor,  Albert Soboul,  Léger‑Félicité Sonthonax,  Mercedes Sosa,  John Steinbeck,  Téléphone,  Alexis de Tocqueville,  Trust,  Antonio Vivaldi,  Voltaire, Kateb Yacine,  Atahualpa Yupanqui,…

Et j’en oublie ô combien … Ces êtres n’étaient pas parfaits… ils étaient humains. Mais ils pensent ou ont ont pensé le monde, cherché à transmettre. Ils « ont vécu pour la raconter » comme aurait dit Garcia Marquez.

Force est de constater : beaucoup d’hommes, peu de femmes. Chacun d’entre eux, peut être déboulonné. Je refuse de jeter leurs pensées avec l’eau souillée de leurs péchés. « Que celui d’entre vous qui est sans péché soit le premier à [leur] jeter une pierre. ». Il fallait bien ne pas oublier Évangile selon Jean. En effet comment nier l’influence catholique dans ma formation, fut-ce à mon corps défendant.

Rendre à ces César là ce qui leur revient ne m’exonère pas des faux chemins que j’ai pu emprunter, des erreurs d’analyse que j’ai pu faire. Seul j’assume ce que j’ai écrit, pensé, et mes actions, parce que « Chaque âme n’assume que ce qu’elle a acquis ; nul ne portera le fardeau d’un autre. » (Coran, sourate 6 (Al‑Anʿâm), verset 164).

J’ai 58 ans, et je lis de moins en moins. J’ai le sentiment qu’après Pépé personne ne va plus m’inspirer. Est-ce l’aigreur de la vieillesse qui ne me fait plus repérer aujourd’hui ni de politique, ni de auteur-trice inspirant-e? Suis-je juste fatigué, et sans force pour partir à la découverte de nouveaux textes, de nouvelles idées?

C’est possible.

Mais pour des raisons de santé, j’ai dû, depuis le 25 février, dernier perdre 14 kg. Et cela va continuer. Pour cela j’ai renoncé à nombre de plaisirs : le vin et le champagne, les bonbons et les glaces, les côtes de boeuf et de porc, les plats en sauces et les fondues.

Alors il va bien falloir retrouver du plaisir quelque part… il faudra bien remplacer le panem parce que le circenses pour le moment c’est bon… même si ce ne sont plus les jeux du cirque mais des jeux sur la Xbox et la PS5. On va donc opter pour la nourriture spirituelle : écrire, lire, et continuer à explorer l’IA.

Mais comme le renoncement aux plaisirs terrestres, entraîne une certaine frustration, je deviens un peu plus irascible. Et parce qu’il faut éviter que mes proches en pâtissent on va s’en prendre à quelques « influenceurs » qui n’ont pour seul défaut (ou presque) que de m’irriter. Rejeter des « influenceurs » autoproclamés et chercher parallèlement a repérer des personnes contemporaines « inspirantes » pour continuer a progresser. Parce que si je fais ces sacrifices c’est pour vivre plus longtemps… pour pouvoir raconter (« vivir para contarla« ).

Se montrer digne de Pépé, c’est continuer a se battre, ne pas cesser de forger ses convictions.

NB: les images sont faites par Chatgpt, les prompt et le texte est de Luis Ferrari

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